Plan Trump pour Gaza : feu vert d’Israël, le Hamas examine la proposition

Depuis des décennies, Gaza reste un symbole des conflits insolubles du Proche-Orient. Les appels au dialogue se succèdent comme des vagues qui se brisent sur des récifs trop solides : cessez-le-feu fragiles, accords de trêve vite rompus, médiations qui s’effilochent avant d’avoir pris corps. C’est dans cette atmosphère saturée d’échecs et de méfiances que Donald Trump, revenu sur le devant de la scène, a choisi de s’engager personnellement. L’ancien président américain propose désormais une feuille de route censée tourner la page d’une guerre qui déchire la région depuis près de deux ans.

Un document ambitieux mais fragile

La Maison-Blanche a dévoilé une proposition articulée en vingt points. L’ambition est claire : mettre un terme définitif à l’affrontement enclenché le 7 octobre 2023, jour où une attaque du Hamas a plongé Israël et Gaza dans un cycle de violences inédit par son intensité. Le texte prévoit un cessez-le-feu immédiat, le retour des otages et la reconstruction d’un territoire largement réduit en ruines. Pourtant, l’expérience passée rappelle combien il est difficile de transformer des intentions politiques en paix concrète. Comme une maison bâtie sur du sable, les précédentes tentatives ont fini par s’effondrer avant d’être habitées.

Israël, par la voix de Benyamin Nétanyahou, a accueilli favorablement le plan. Mais ce soutien n’est pas dénué de conditions : le Premier ministre a répété qu’il se réservait la possibilité de poursuivre les opérations militaires si le Hamas bloquait la démarche. Ce double langage – soutien affiché mais menace persistante – illustre la méfiance ancrée dans les deux camps.

Le Hamas entre prudence et calcul politique

Du côté palestinien, une source proche du mouvement islamiste a laissé entendre que le texte ferait l’objet de consultations internes qui pourraient s’étirer sur plusieurs jours. Plutôt qu’un rejet immédiat, le Hamas adopte une posture d’attente, cherchant probablement à jauger l’opinion de ses soutiens régionaux et de sa population. Cette attitude rappelle celle d’un joueur d’échecs face à un adversaire redouté : chaque mouvement est pesé, non seulement pour la partie en cours, mais aussi pour les coups futurs.

Le paradoxe est que ce plan survient après deux trêves infructueuses, incapables d’apporter une accalmie durable. Cette fois-ci, l’implication personnelle de Donald Trump et le soutien officiel de Nétanyahou offrent un signal fort, mais rien ne garantit que cela suffira à rompre la spirale.

Une paix encore hypothétique

L’initiative américaine relance l’espoir d’un cessez-le-feu stable, mais le chemin vers la réconciliation ressemble davantage à un sentier escarpé qu’à une autoroute. Les destructions massives, les rancunes accumulées et la méfiance mutuelle sont autant d’obstacles qui risquent de ralentir, voire d’empêcher, la mise en œuvre des vingt mesures.

À ce stade, la proposition de Trump agit surtout comme un révélateur : elle montre que même après tant d’années de guerre, l’idée d’une paix reste suffisamment puissante pour susciter débats et calculs stratégiques des deux côtés. L’avenir dira si ce texte deviendra une pierre angulaire de l’histoire de la région, ou s’il rejoindra la longue liste des tentatives avortées qui jalonnent la mémoire de Gaza et d’Israël.

Laisser un commentaire