Russie : Moscou critique la décision de l’ONU sur les sanctions contre l’Iran

Ce samedi 20 septembre, la Russie a rejeté la décision du Conseil de sécurité des Nations unies d’autoriser le rétablissement des sanctions contre l’Iran. Moscou a qualifié le vote d’« illégal » et de facteur de tensions supplémentaires. L’instance onusienne n’a pas validé une résolution visant à lever définitivement ces mesures, ouvrant la voie à leur réactivation. Les débats mettent en jeu la crédibilité du mécanisme prévu par l’accord nucléaire de 2015 et l’équilibre fragile des relations internationales.

Une réaction ferme de Moscou

Les autorités russes estiment que le vote ne correspond pas à une démarche diplomatique constructive. Selon elles, la relance du régime de sanctions risque d’accentuer les divisions plutôt que de favoriser un règlement autour du dossier nucléaire iranien. Moscou a employé le terme « provocateur » pour qualifier la position adoptée par le Conseil de sécurité. Cette lecture tranche avec celle des pays occidentaux, qui défendent le mécanisme de rétablissement automatique, dit snapback, en cas de manquements constatés.

Le Conseil de sécurité, de son côté, a décidé de ne pas adopter une résolution qui aurait permis de clore définitivement le chapitre des sanctions. Cette absence de consensus ouvre juridiquement la possibilité de réactiver les mesures en suspens. Le sujet divise fortement les membres permanents de l’ONU, dont certains souhaitent une ligne plus ferme à l’égard de Téhéran. Plusieurs observateurs soulignent qu’il reste encore une fenêtre pour un compromis, comme le rappellent certains diplomates européens.

Les liens entre Moscou et Téhéran

Les relations entre Russie et Iran s’inscrivent dans une longue coopération stratégique. Depuis les années 2000, les deux pays partagent une opposition aux politiques occidentales au Proche et Moyen-Orient. Moscou a fourni à Téhéran une assistance militaire et technologique, tout en collaborant dans le domaine énergétique, notamment sur le développement de la centrale nucléaire de Bouchehr. La coopération s’est renforcée après l’imposition de sanctions internationales, l’Iran se tournant davantage vers la Russie et la Chine pour soutenir son économie et son armement.

Ces rapprochements ont trouvé une expression particulière depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. L’Iran a été accusé par plusieurs capitales occidentales de fournir des drones militaires utilisés par les forces russes, ce que Téhéran dément partiellement. En parallèle, Moscou s’appuie sur ses relations avec Téhéran pour limiter son isolement sur la scène internationale et contourner certaines sanctions économiques. Ce contexte explique la fermeté actuelle de la position russe face aux décisions onusiennes.

La question des sanctions demeure au cœur de l’équilibre régional. Leur éventuelle réactivation pourrait avoir des répercussions sur les marchés de l’énergie, sujet suivi de près par les analystes. Certains rapports économiques proposent déjà d’examiner comment ces mesures pourraient influencer le prix du pétrole et du gaz, ce qui pourrait faire l’objet d’analyses complémentaires. Le Conseil de sécurité doit encore définir les modalités précises de mise en œuvre du mécanisme.

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