Le président Bassirou Diomaye Faye a été interrogé sur la question sensible de la dette dite « cachée » et sur d’éventuelles poursuites contre l’ancien chef de l’État Macky Sall. Dans un entretien avec France 24, il a rappelé l’importance de distinguer justice et règlement de comptes politiques. Alors que la société civile parle de dette « odieuse », estimée à plus de 100 % du PIB, le chef de l’État a insisté sur la nécessité d’un procès équitable, fondé sur des preuves matérielles. Le Fonds monétaire international est attendu pour clarifier sa position vis-à-vis du Sénégal.
La dette cachée et les attentes vis-à-vis du FMI
Le président Diomaye Faye a exhorté le Fonds monétaire international (FMI) à accélérer ses démarches pour définir le cadre de ses relations avec le Sénégal. « Nous voulons que le FMI presse un peu le pas, pour que nous sachions sur quel pied danser », a-t-il déclaré, ajoutant que les autres bailleurs attendaient également un signal clair pour poursuivre leur coopération.
Cette affaire de dette cachée a été confirmée courant août dernier par une mission du FMI. L’institution a reconnu l’existence d’engagements financiers jusque-là non déclarés, portant le niveau d’endettement du Sénégal à près de 119 % du PIB. Pour une partie de la société civile et de l’opposition, cette dette serait le fruit d’une gestion opaque durant la présidence de Macky Sall, certains allant jusqu’à qualifier les faits de « haute trahison ».
La position du chef de l’État sur d’éventuelles poursuites
Interrogé sur la possibilité que l’ancien président Macky Sall soit traduit devant la justice, Bassirou Diomaye Faye a répondu en insistant sur le respect de l’État de droit. « Je fais toujours la différence entre se faire justice et rendre la justice », a-t-il indiqué. Le président a réaffirmé qu’il ne saurait y avoir de présomption de culpabilité pour quiconque et que chaque citoyen, quel que soit son statut, devait bénéficier d’un procès juste et équitable.
Pour lui, seules des preuves solides et des procédures menées par un juge indépendant peuvent aboutir à une éventuelle condamnation. Le chef de l’État a ainsi tenu à rassurer sur le fait que son gouvernement ne chercherait pas à instrumentaliser la justice pour régler des comptes politiques, tout en réaffirmant la nécessité de faire la lumière sur la gestion passée.
Le FMI, qui prépare ses prochaines discussions avec Dakar, devrait préciser sous peu sa feuille de route, un signal attendu de toutes parts pour éclairer l’avenir des finances publiques sénégalaises.


