Ces derniers jours, les autorités ont tiré la sonnette d’alarme du côté du fleuve Sénégal, où les stations de Matam et Bakel se rapprochent dangereusement, voire dépassent déjà, les seuils d’alerte. Un Comité régional de développement, présidé par le ministre de l’Intérieur, a réuni responsables locaux et techniciens pour préparer une riposte concertée face aux risques d’inondations. Cette prudence est renforcée par le souvenir douloureux de l’an dernier, quand plusieurs familles avaient vu leurs habitations et leurs terres endommagées par la montée des eaux.
Un recul marqué des niveaux dans le bassin de la Gambie
Alors que les inquiétudes se concentrent sur la vallée du Sénégal, le dernier bulletin hydrologique publié ce mercredi apporte des nouvelles plus apaisantes concernant le fleuve Gambie et ses affluents. Les cotes sont en nette diminution sur plusieurs points de mesure selon la RTS : à Kédougou, le fleuve a perdu 67 cm en une journée pour s’établir à 3,94 m, bien qu’encore au-dessus des 3,03 m enregistrés à la même période en 2024. À Simenti, la baisse atteint 48 cm, avec un niveau de 7,22 m, et à Mako, le fleuve s’est stabilisé à 3,93 m après un recul de 22 cm.
Les affluents suivent une tendance similaire : Diaguiri chute de 61 cm (3,32 m), Afia Pont recule légèrement à 1,79 m, tandis que Niokolo Koba descend à 5,73 m. Certaines stations, comme Diahra Pont, affichent une stabilité (1,30 m), quand Goumbayel enregistre même une petite hausse à 2,07 m. À Sinthiou Malème, les niveaux sont devenus trop faibles pour être relevés.
Des seuils critiques encore éloignés
Malgré les variations parfois spectaculaires, les services hydrologiques rappellent que les seuils d’alerte — fixés à 7 m pour Kédougou, 13 m pour Simenti et 6 m pour Mako — restent encore loin d’être atteints. Autrement dit, même si la vigilance reste de mise, les chiffres actuels ne traduisent pas de danger immédiat pour les populations riveraines.
Cette dualité entre la vigilance nécessaire sur le fleuve Sénégal et l’accalmie observée dans le bassin de la Gambie illustre bien la complexité de la gestion hydrologique du pays. Chaque zone exige une surveillance constante, car une simple variation climatique peut inverser la tendance en quelques jours.
Pour les populations, les derniers chiffres sont un signal rassurant, mais la mémoire des sinistrés de l’an dernier rappelle que la prudence reste le meilleur bouclier face à des fleuves imprévisibles.



