La première édition du Salon Africain du Mobilier et du Design (SMOB 2025), placé sous l’égide du ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts, a été officiellement ouverte, jeudi 16 octobre 2025 à Cotonou. Jusqu’au 18 octobre, des designers, artisans, architectes, entrepreneurs et institutions venus de divers horizons croiseront les réflexions sur la structuration et la valorisation du mobilier et du design africain.
Pour le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola, ce salon s’inscrit dans la dynamique d’un Bénin devenu « le carrefour de l’excellence africaine », où la créativité dialogue avec la modernité . Il a salué un rendez-vous « bien plus qu’un salon : une scène d’inspiration et d’affirmation », aligné sur la vision du Programme d’Actions du Gouvernement qui fait des industries culturelles et créatives un moteur de développement.
Le SMOB vise à structurer une filière au fort potentiel. Le marché africain du mobilier pèsera 10 milliards de dollars d’ici 2030, et la filière artisanale béninoise connaît déjà une croissance annuelle de 12 %. Avec 70 % de sa population âgée de moins de 30 ans, un hub logistique connecté à 120 millions de consommateurs de la Cedeao, 500 000 touristes par an et une urbanisation rapide générant 15 % de besoins supplémentaires en mobilier chaque année, le Bénin apparaît comme un terreau stratégique.
« Le choix du Bénin s’impose comme une évidence », affirme le commissaire général du SMOB, Noël Wallabregue. Avec 30 exposants, des conférences de haut niveau, des ateliers technologiques et des partenaires médias internationaux, l’événement ambitionne de positionner l’Afrique comme un acteur à part entière du design mondial, capable de concilier tradition, innovation et industrie. « Notre ambition tient en trois mots : identité, créativité, innovation. Il est temps de montrer au monde le talent de nos exposants et de le faire savoir », explique le commissaire.
Au-delà de l’exposition, le SMOB veut transformer la filière en profondeur. 50 000 emplois en dix ans, 1 milliard d’euros de retombées indirectes, une meilleure inclusion des femmes et des jeunes, une filière exportatrice et compétitive. L’événement culminera avec la publication du premier Livre blanc du design africain, une base de données stratégique destinée aux décideurs, investisseurs, universitaires et médias. Ce document de référence analysera les tendances du marché, les innovations, les impacts culturels et économiques, et proposera une feuille de route pour la prochaine décennie.
Pour Noël Wallabregue, le SMOB est une aventure collective. « Tout seul, on n’y arrivera pas. Ce salon est une première pierre. Il doit vivre dans le temps », a-t-il déclaré. Il a dédié cette édition à feu José Pliya, l’un de ses premiers soutiens au Bénin.
En lançant le SMOB, Cotonou se positionne comme future capitale ouest-africaine du design d’ici 2035, à l’image de Milan ou Dubaï pour le reste du monde. « Grâce à vous, le design africain trouve ici à Cotonou sa scène, son âme et son avenir », a conclu le ministre Jean-Michel Abimbola. Le Bénin ne se contente plus d’accueillir un salon. Il construit une vision, une industrie, et fait du design un levier de rayonnement continental.



