Afrique : décès de l’épouse de l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings

L’Afrique a perdu une figure marquante de son histoire contemporaine. L’ancienne Première dame du Ghana, Nana Konadu Agyeman-Rawlings, est décédée jeudi 23 octobre à l’âge de 76 ans, après une courte maladie. Son départ a suscité une vive émotion dans tout le pays, où elle était connue pour son franc-parler, son engagement social et son rôle déterminant aux côtés de son époux, Jerry John Rawlings, figure historique du Ghana moderne.

Une disparition qui endeuille le Ghana

La nouvelle a été confirmée par Felix Kwakye Ofosu, porte-parole présidentiel, et relayée par plusieurs médias nationaux comme MyJoyOnline. Peu après l’annonce, le Parlement ghanéen a suspendu ses travaux en hommage à celle qui fut l’une des femmes les plus influentes du paysage politique du pays. Sur les réseaux sociaux, anciens collaborateurs, responsables politiques et anonymes saluent une femme de conviction et une mère de la nation.

Une délégation de la famille s’est rendue dans la journée auprès du président actuel John Dramani Mahama, dirigeant du Congrès national démocratique (NDC) — le parti fondé par Jerry Rawlings — pour l’informer officiellement du décès. Ce geste symbolique souligne l’attachement de la famille Rawlings à la formation politique qu’ils ont contribué à bâtir, et dont les valeurs restent profondément liées à leur héritage.

L’ombre et la lumière d’un couple emblématique

Jerry Rawlings, ancien officier de l’armée de l’air, avait marqué l’histoire du Ghana par son parcours atypique : arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État en 1979, il s’était progressivement imposé comme l’un des artisans du retour à la démocratie dans les années 1990. Charismatique et redouté, il a dirigé le pays pendant deux décennies, laissant une empreinte durable dans la mémoire collective. À ses côtés, Nana Konadu Agyeman-Rawlings n’était pas qu’une simple Première dame : elle a souvent joué le rôle de conseillère et de militante active, notamment à travers l’Organisation 31st December Women’s Movement, qu’elle avait fondée pour promouvoir les droits des femmes et l’autonomie économique.

Son engagement avait fait d’elle une personnalité respectée autant qu’admirée. Beaucoup soulignent aujourd’hui sa ténacité et sa volonté d’émanciper la femme ghanéenne dans un environnement politique encore dominé par les hommes.

Alors que le Ghana se prépare à lui rendre un hommage officiel, les marques de respect affluent de toute l’Afrique, témoignant de l’importance et de l’influence qu’elle a exercées au-delà des frontières nationales. À l’instar de son mari, décédé en novembre 2020, Nana Konadu Agyeman-Rawlings laisse derrière elle une empreinte durable. Son décès symbolise la fin d’une ère, celle d’un couple qui a façonné non seulement la trajectoire politique et morale du Ghana, mais aussi inspiré une génération de dirigeants et de militantes africaines.

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