Les grands chantiers nationaux constituent depuis toujours un moteur de croissance. Dès leur phase de construction, ils génèrent des milliers d’emplois, dynamisent la production locale de matériaux et renforcent les échanges régionaux. Une fois opérationnels, ils soutiennent la diversification économique et attirent de nouveaux investisseurs. L’Algérie mise sur cette logique à travers plusieurs projets d’envergure qui transforment ses infrastructures et redéfinissent ses priorités économiques.
Un plan énergétique colossal pour consolider la souveraineté du pays
Avec 60 milliards de dollars investis sur la période 2025-2029, le programme énergétique national représente le socle du développement industriel à venir. Il englobe la production d’hydrocarbures, le renforcement du raffinage et la montée en puissance des énergies renouvelables. Cette stratégie vise à maintenir le rôle de fournisseur énergétique clé tout en préparant la transition vers des sources plus durables.
Le projet SoutH2, évalué à 4 milliards d’euros, s’insère dans cette transformation. Ce futur corridor d’hydrogène reliera l’Algérie à l’Europe par un réseau de pipelines de plus de 3 000 km. L’objectif est de faire de l’Algérie un acteur central dans la production et l’exportation d’hydrogène vert, tout en consolidant ses relations énergétiques avec le continent européen. Ces deux volets — hydrocarbures et hydrogène — forment les piliers de la stratégie énergétique nationale pour les années à venir.
Une diversification industrielle et urbaine en pleine accélération
Au sud-ouest, le projet minier de Gara Djebilet, estimé entre 12 et 15 milliards de dollars, ouvre une nouvelle ère pour la filière du fer et de l’acier. Le gisement, parmi les plus vastes au monde, devrait produire jusqu’à 12 millions de tonnes de minerai par an. L’exploitation du site, couplée à la création d’usines de transformation, permettra de réduire les importations et de bâtir une chaîne industrielle nationale.
À l’ouest du pays, l’usine automobile FIAT de Tafraoui, dans la wilaya d’Oran, marque un tournant vers la production locale. D’un coût estimé entre 200 et 400 millions de dollars, ce site doit évoluer d’une simple unité d’assemblage à une véritable plateforme industrielle. À terme, il devrait générer des milliers d’emplois directs et indirects, tout en favorisant la création d’un réseau de fournisseurs nationaux.
Enfin, la capitale bénéficie d’un vaste plan de transport urbain regroupant l’extension du métro, de nouveaux tramways et un monorail de près de 70 km. Ces investissements, évalués à plusieurs milliards de dollars cumulés, visent à fluidifier les déplacements et à moderniser le cadre de vie des habitants. L’amélioration de la mobilité urbaine contribue aussi à rendre Alger plus attractive pour les entreprises et les investisseurs.
Ces cinq chantiers traduisent une orientation claire : renforcer la souveraineté économique tout en diversifiant les sources de richesse. De l’énergie à la sidérurgie, de l’automobile aux transports urbains, l’Algérie pose les fondations d’une économie mieux intégrée et plus résiliente. Ces projets ne se limitent pas à ériger des infrastructures : ils redessinent les équilibres économiques du pays et ouvrent la voie à une modernisation durable.



