Algérie - Maroc : après les propos de Tebboune peu de chance d'accalmie

Depuis plus de trois décennies, les relations entre l’Algérie et le Maroc oscillent entre tension et méfiance. Les deux voisins, autrefois liés par des échanges culturels et économiques, restent aujourd’hui séparés par des frontières fermées et un climat de suspicion mutuelle. La question du Sahara occidental, qui oppose Rabat au Front Polisario soutenu par Alger, alimente régulièrement des frictions diplomatiques, et chaque déclaration officielle semble raviver ces rivalités historiques. Les récentes déclarations du président algérien Abdelmadjid Tebboune viennent donc rappeler que toute détente semble encore lointaine.

Tebboune réaffirme son engagement envers le Sahara occidental

Jeudi, devant les responsables militaires de son pays, Tebboune a tenu à clarifier plusieurs points sur la situation du Sahara occidental et la question des frontières. Selon lui, la fermeture des passages frontaliers ne résulte pas directement du conflit avec le Maroc, mais d’anciennes problématiques. Il a également insisté sur l’importance de laisser le peuple sahraoui décider de son avenir, dénonçant toute tentative d’imposer des solutions de l’extérieur. Pour Tebboune, le Sahara occidental représente une lutte de décolonisation qui ne saurait être contournée par des discours fallacieux ou des pressions internationales.

Le chef de l’État a précisé que l’Algérie ne cherchait pas à se substituer aux Sahraouis, tout en restant déterminée à défendre leur cause contre toute menace ou critique venue du Maroc. Cette prise de position souligne que le pays entend maintenir sa politique de soutien au Polisario sans compromis, ce qui limite fortement les perspectives de rapprochement avec Rabat.

Frontières fermées et rivalité persistante

Au-delà de la question sahraouie, la frontière terrestre entre le Maroc et l’Algérie reste un symbole de la méfiance réciproque. Malgré des appels répétés à sa réouverture, Tebboune rappelle que cette mesure s’explique par des enjeux stratégiques et historiques profonds. Fermées pendant plus de quarante-cinq années sur soixante-trois d’indépendance, ces frontières incarnent la prudence et la vigilance qui continuent de guider les relations bilatérales.

À la lumière des déclarations de Tebboune, il apparaît clairement que le statu quo diplomatique est destiné à perdurer. Tant que le Maroc défendra sa souveraineté sur le Sahara occidental et que l’Algérie continuera de soutenir le Polisario, les tensions resteront vives, et le symbole des frontières fermées continuera de marquer le paysage politique nord-africain.

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