Armement : les USA préparent un sous-marin totalement inédit

Les États-Unis, par l’intermédiaire de General Atomics, ont engagé un partenariat stratégique avec la société britannique Tokamak Energy, spécialisée dans les aimants supraconducteurs à haute température. Leur ambition : concevoir un système de propulsion capable de déplacer un sous-marin sans la moindre pièce mobile — une prouesse technologique qui redéfinirait la furtivité navale.

Le pari d’une propulsion sans bruit

Ce projet repose sur une idée audacieuse : utiliser la magnétohydrodynamique (MHD) pour propulser l’eau grâce à des champs électromagnétiques, éliminant ainsi les vibrations et le ronflement caractéristiques des moteurs à hélice. Cette méthode, testée dès les années 1990 mais longtemps freinée par les limites des matériaux, trouve aujourd’hui une nouvelle crédibilité grâce aux aimants supraconducteurs HTS (High Temperature Superconductors).

Ces dispositifs, que Tokamak Energy perfectionne depuis plusieurs années, permettent de générer un champ magnétique puissant et stable tout en réduisant la consommation énergétique. En septembre 2024, la firme britannique a même créé une filiale dédiée, TE Magnetics, pour accélérer la mise au point de ces composants critiques.

Selon le Dr Liam Brennan, directeur de TE Magnetics, cette collaboration marque une étape vers la mise au point d’un propulseur MHD à usage militaire. L’entreprise britannique se charge de la modélisation et de la conception des aimants, fondés sur des matériaux comme l’oxyde mixte de baryum, de cuivre et de terres rares (REBCO), reconnus pour leur efficacité et leur stabilité à haute température. De son côté, General Atomics s’appuie sur HRL Laboratories pour développer des électrodes capables de supporter la puissance magnétique requise.

Une longueur d’avance américaine confirmée

Depuis la Guerre froide, les États-Unis dominent le domaine des technologies sous-marines. Leur maîtrise des réacteurs nucléaires compacts, des alliages anti-bruit et des systèmes de détection passive a régulièrement repoussé les frontières du possible. Aujourd’hui, cette avance s’étend à la propulsion silencieuse : un domaine où peu de nations disposent des moyens scientifiques et financiers nécessaires pour rivaliser.

Ce nouveau programme illustre cette supériorité technologique et prolonge une logique d’innovation constante : là où d’autres pays peinent encore à réduire le bruit des hélices, Washington explore déjà la possibilité d’un mouvement sans mécanique.

Vers un sous-marin presque invisible

L’objectif est clair : fabriquer le premier sous-marin capable de se déplacer sans signal acoustique détectable, un atout décisif dans un monde où la guerre sous-marine repose de plus en plus sur la discrétion. Si cette technologie aboutit, elle pourrait rendre obsolètes les sonars traditionnels, forçant les puissances navales à repenser entièrement leurs systèmes de détection.

Au-delà des enjeux militaires, cette approche ouvre aussi la voie à des applications civiles : propulsion de drones marins, exploration océanique silencieuse ou encore réduction du bruit sous-marin qui perturbe la faune aquatique. Mais pour l’heure, les ambitions américaines restent avant tout stratégiques : disposer d’un sous-marin indétectable avant tout autre.

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