La scène politique béninoise a connu, ce mardi 7 octobre 2025, un nouvel épisode de recomposition avec l’adhésion du Cadre de concertation des mouvements Olivier Boko à l’Union Progressiste le Renouveau (UPR). Ce ralliement, opéré au siège annexe du parti à Cotonou, a été présenté comme un acte d’alignement sur la vision politique portée par le professeur Joseph Djogbénou. Mais au-delà du symbole, une question s’impose : cette adhésion marque-t-elle la fin définitive des mouvements nés autour d’Olivier Boko ?
Ce ralliement intervient dans un contexte d’effritement de la galaxie OB. Depuis la condamnation d’Olivier Boko, ancien proche du président Patrice Talon, et d’Oswald Homéky, les structures issues de son orbite politique traversent une zone de turbulence. L’Assemblée générale extraordinaire tenue à Cotonou les 2 et 3 mai 2025 en a été le révélateur : des coordonnateurs départementaux ont annoncé la dissolution du bureau national, l’exclusion de Jean-Eudes Mitokpè et le changement de dénomination — Objectif Bénin 2026 devenant Nouvelle Dynamique pour le Progrès (NDP). Mais cette décision n’a pas fait l’unanimité. Les heures qui ont suivi, le Bureau national, resté fidèle à Jean-Eudes Mitokpè, a immédiatement rejeté l’initiative, dénonçant des « manœuvres de déstabilisation politique orchestrées en interne ». Dans leur communiqué, ils réaffirment que Jean-Eudes Mitokpè demeure le coordonnateur national légitime d’OB26 et rejettent la création d’un « mouvement fantoche » né de cette initiative contestée.
Entre loyauté et réalignement
En rejoignant l’UPR, ces anciens partisans d’Olivier Boko ont choisi de se replacer dans le giron du pouvoir, là où se joue désormais l’essentiel de la dynamique politique. Arsène Fangninou, porte-parole du Cadre de concertation, l’a clairement dit : « Nous avons, de loin, proposé M. Olivier Boko, mais Dieu a disposé M. Romuald Wadagni pour poursuivre les efforts de la dynamique de la continuité. »
Ce discours sonne comme un acte d’allégeance au président Talon et à la continuité de son projet politique. Loin d’un simple ralliement, il traduit une reconversion stratégique : celle d’anciens soutiens d’Olivier Boko désireux de se réinscrire dans la sphère du pouvoir, après la chute de leur mentor.
Un épilogue ou une mutation ?
L’adhésion du Cadre de concertation des mouvements Olivier Boko à l’UPR scelle-t-elle pour autant la mort des mouvements « OB » ? Rien n’est moins sûr. Si les structures visibles se dissolvent ou se fondent dans le grand ensemble progressiste, les idées, les fidélités et les réseaux nés de cette aventure politique ne disparaissent pas pour autant. Jean Eudes Mitokpè, continue de se présenter comme Président légitime et incontesté de OB26, par la force de son engagement et la clarté de sa ligne. Serait-il désormais seul dans son navire ? Le temps nous le dira. Mais sur le plan organisationnel, la page semble tournée. Ce qu’il reste de l’univers « OB » paraît désormais absorbé par le vaste baobab qu’est l’Union Progressiste le Renouveau. Le requiem est peut-être chanté, mais comme souvent en politique au Bénin, les morts ne le sont jamais tout à fait.




Aux pays des affames les politiciens sont rois et fourniseurs de denrees alimentaires pour nourrir leurs peuples qui ont faim