La compétition pour s’établir durablement sur la Lune gagne en intensité. Pékin prévoit de lancer une nouvelle mission habitée depuis Jiuquan ce vendredi à 23h44 (heure de Pékin), tandis que Washington suit cette accélération avec attention. Les grandes puissances et les acteurs privés redéfinissent leurs priorités pour conserver un rôle majeur dans l’exploration. Elon Musk, via SpaceX, revoit certaines étapes de développement de ses projets pour rester dans la course lunaire. L’équilibre du secteur spatial évolue sous l’effet d’ambitions croissantes.
Pékin prépare un vol habité vers Tiangong
La China Manned Space Agency a indiqué que le lancement devrait avoir lieu ce vendredi à 23h44 (heure de Pékin) depuis le centre de Jiuquan, sauf changement de dernière minute, selon une dépêche de l’agence Xinhua publiée le 30 octobre 2025. L’objectif est d’acheminer un nouvel équipage vers la station Tiangong pour assurer la relève et conduire des expériences. Les autorités mettent en avant la présence du plus jeune astronaute chinois envoyé en orbite jusqu’ici, ainsi que l’embarquement de quatre souris destinées à des observations en microgravité afin de mieux comprendre certains mécanismes biologiques en apesanteur. Ce type d’étude contribue à l’acquisition de connaissances utiles pour préparer des séjours plus longs au-delà de l’orbite terrestre.
Le programme habité chinois progresse par étapes rapprochées, avec des vols réguliers visant à tester et fiabiliser l’ensemble des systèmes. Cette stratégie s’appuie sur la consolidation de la station Tiangong comme plateforme clé, permettant d’entraîner les équipages, d’expérimenter des technologies et de renforcer l’expertise opérationnelle. Pékin maintient son objectif d’un alunissage avec équipage envisagé autour de 2030, en combinant renforcement des compétences humaines, développement de nouveaux modules et augmentation du rythme des missions. Aux États-Unis, plusieurs responsables soulignent la nécessité de préserver des capacités autonomes dans l’espace lointain, tout en continuant à encourager les coopérations fondées sur des règles communes.
Depuis les années 1960, l’exploration spatiale a été principalement menée par les États-Unis et la Russie. La rivalité de la seconde moitié du XXe siècle a conduit aux premiers vols habités, aux missions lunaires menées par la NASA et à l’établissement de stations orbitales durables par les Soviétiques puis les Russes. Apollo a marqué une étape majeure avec l’arrivée d’astronautes américains sur la Lune, tandis que la maîtrise russe des séjours prolongés en orbite a façonné les protocoles utilisés aujourd’hui. Par la suite, l’implication croissante d’entreprises américaines a diversifié le secteur sans modifier la position centrale des deux agences historiques. L’essor de la Chine introduit désormais un troisième pôle doté d’infrastructures, de financements étatiques et d’une stratégie orientée vers la Lune, modifiant progressivement l’équilibre établi.
SpaceX ajuste son calendrier pour rester dans la course
Aux États-Unis, les annonces chinoises influencent la stratégie des acteurs privés impliqués dans les futures missions lunaires. Elon Musk revoit certaines étapes de développement de SpaceX afin de maintenir l’entreprise en position de jouer un rôle clé dans l’exploration au-delà de l’orbite terrestre, comme l’a révélé un article de Reuters publié le 30 octobre 2025. L’entreprise ajuste notamment le rythme de développement de son vaisseau destiné aux missions lointaines, la planification de ses essais et l’organisation des travaux liés aux futurs vols. L’objectif est de consolider les éléments nécessaires aux opérations plus complexes exigées par une participation active aux missions vers la Lune.
Cette évolution s’insère dans un environnement marqué par une compétition croissante entre programmes nationaux et initiatives privées. Les partenariats entre agences publiques et industrie restent essentiels pour préserver une présence américaine dans l’exploration humaine. Il pourrait être envisagé que ces coopérations évoluent afin de soutenir plus directement les projets liés à la Lune, qu’il s’agisse de transport, de logistique orbitale ou de technologies de vie en environnement isolé. La capacité à mener des missions répétées, fiables et adaptées à des séjours plus longs constitue un élément déterminant pour les prochaines années.
Les travaux menés à bord de Tiangong, l’entraînement des équipages et l’ajustement des calendriers industriels convergent vers une même ambition : établir les bases d’une présence durable au-delà de l’orbite basse. Les observations scientifiques sur les effets de la microgravité, la fiabilité des systèmes techniques et l’autonomie des infrastructures sont autant de domaines considérés comme prioritaires pour franchir le prochain palier. Dans ce cadre, la date annoncée pour le décollage depuis Jiuquan à 23h44 (heure de Pékin) constitue un jalon suivi de près par l’ensemble du secteur.
La phase actuelle semble marquer un rééquilibrage. La Chine annonce un vol habité imminent qui s’inscrit dans sa trajectoire vers un alunissage envisagé autour de 2030. Les États-Unis évaluent leurs marges d’action pour maintenir leur rôle historique, tandis que SpaceX adapte son développement pour rester un partenaire central des futures opérations. Les choix effectués au cours des prochains mois pourraient orienter la cadence des programmes et définir la répartition des responsabilités techniques dans la prochaine étape de l’exploration humaine.



