Crise à Madagascar : l’armée se divise, la rue se renforce

Les protestations qui secouent Madagascar depuis la fin septembre sont nées d’une exaspération accumulée. Ce qui avait commencé comme un mouvement de jeunes dénonçant les coupures d’eau et d’électricité s’est transformé en une contestation nationale contre la corruption et la gouvernance du président Andry Rajoelina. Malgré la dissolution du gouvernement et la nomination d’un Premier ministre issu de l’armée, les manifestants n’ont pas désarmé. Leur détermination a fini par fissurer l’un des piliers du pouvoir : les forces armées.

Un fossé au sein de l’armée

Le ralliement d’une unité d’élite, le CAPSAT, à la cause des manifestants a marqué un tournant dans la crise. Des militaires ont pris publiquement position, appelant leurs pairs à ne plus obéir aux ordres leur demandant de tirer sur la population. Ce geste symbolique, amplifié par une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, a eu l’effet d’un électrochoc.

Certains soldats, désormais visibles dans les cortèges, se tiennent aux côtés des jeunes protestataires pour éviter tout débordement, brouillant la frontière entre maintien de l’ordre et solidarité populaire. Cette attitude, inédite depuis plusieurs décennies, révèle une fracture interne : une partie de l’armée refuse de jouer le rôle de force répressive et choisit d’endosser celui de médiateur silencieux.

Le chef d’état-major, conscient du risque d’éclatement de la hiérarchie, tente de maintenir la cohésion en appelant au dialogue et à la retenue. Son message vise à contenir la propagation du désaveu au sein des casernes, mais il semble peiner à convaincre. Le ralliement partiel du CAPSAT montre un phénomène rare : une armée qui, face à la colère populaire, hésite entre loyauté institutionnelle et devoir moral.

La rue comme nouveau centre de gravité politique

Sur les places d’Antananarivo, la présence des militaires aux côtés des manifestants a redonné confiance à une jeunesse longtemps ignorée. Loin de se limiter à des revendications sociales, le mouvement réclame désormais la démission du président et une refonte des institutions. Cette évolution traduit une perte d’autorité du pouvoir civil, dont les décisions récentes – dissolution du gouvernement, changement de Premier ministre – n’ont pas réussi à apaiser les tensions.

L’alliance implicite entre une partie de l’armée et la rue modifie profondément les rapports de force. Elle transforme les protestations en un espace de négociation parallèle, où la population se sent protégée par ceux-là mêmes qui étaient censés la contenir. Pour de nombreux observateurs, ce moment pourrait redéfinir la place de l’armée dans la vie politique malgache.

Au-delà de la crise immédiate, un enjeu plus profond se dessine : celui de la confiance entre citoyens et institutions. Si l’armée devient l’interlocuteur privilégié d’un peuple désabusé, c’est toute l’architecture de l’État qui devra se réinventer. Les prochains jours diront si Madagascar entre dans une phase de transition pacifique ou s’il glisse vers une confrontation plus ouverte.

4 réflexions au sujet de “Crise à Madagascar : l’armée se divise, la rue se renforce”

  1. Mon Dieu, si cela pouvait arriver au Togo où de gansters ont confisqué le pouvoir politique depuis 6 décennies.
    En tout cas, les togolais savent maintenant quoi faire…

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  2. Hum…certaines personnes chi ent déjà dans leurs sales caleçons..
    Ils mijotent des plans.. pour fuire..
    En effet..dans leur plan..pour cons erver..le pou voir..ils avaient prévu..les soutiens..des bidasses..des limiers..et leurs soi disants..ju ges..
    Suivez bien mon regard

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  3. Hum…certaines personnes chient déjà dans leurs sales caleçons..
    Ils mijotent des plans.. pour fuire..
    En effet..dans leur plan..pour conserver..le pouvoir..ils avaient prévu..les soutiens..des bidasses..des limiers..et leurs soi disants..juges..
    Suivez bien mon regard

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  4. L’heure de la délivrance de Madagascar sous le joug du néo-colonialisme français est arrivée. Que la Russie et tout autre pays frère d’afrique nous soutienne. Et que ce *** de français dénommé Rajoelina soit apréhendé pour ses crimes envers mon peuple! Et surtout, honte à la france, soit-disant pays du droit de l’homme, qui est complice de ses méfaits!

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