Drogues en Afrique : la CEDEAO alerte sur une crise régionale

La consommation de drogues reste un problème croissant en Afrique, touchant surtout les jeunes et fragilisant les communautés. Entre trafic local et circulation transfrontalière, les substances illicites se répandent rapidement, poussant les États et organisations régionales à agir. C’est dans ce cadre que la CEDEAO a publié son rapport 2024 sur la situation dans la région.

Une montée des substances synthétiques

Le 15 octobre à Banjul, en Gambie, la CEDEAO a dévoilé le rapport 2024 du Réseau ouest-africain sur les tendances liées à la drogue (WENDU). Le document indique que si le cannabis reste la substance la plus couramment interceptée, certaines drogues de synthèse gagnent du terrain. Le tramadol et le kush, par exemple, sont particulièrement répandus au Nigéria, en Gambie, et en Sierra Leone, où ils posent de nouveaux défis aux autorités locales. Ces produits, facilement accessibles, circulent largement et touchent de plus en plus de jeunes.

Malgré quelques avancées dans les programmes de traitement et de prévention, le rapport souligne que le manque de financement, l’insuffisance de professionnels formés et la faible sensibilisation du public limitent l’efficacité des interventions. La coordination entre pays apparaît essentielle pour freiner la circulation de ces drogues, qui franchissent aisément les frontières.

Impacts sociaux et pistes d’action

L’usage croissant de drogues a des répercussions directes sur la société : dépendance, accidents, violences liées au trafic et marginalisation des jeunes vulnérables. Dans certains quartiers urbains, des réseaux clandestins prospèrent, tandis que les services de sécurité peinent à contrôler la situation.

Les auteurs du rapport préconisent d’intensifier la formation du personnel sanitaire, d’élargir les campagnes d’information et de renforcer la coopération régionale pour contenir cette menace. Sans ces mesures, la diffusion des drogues de synthèse pourrait suivre le même schéma que celle du cannabis, déjà bien implanté dans la région, avec des conséquences durables sur le tissu social et le développement économique.

La CEDEAO appelle donc à une mobilisation rapide et coordonnée pour éviter que la consommation et le trafic de drogues ne deviennent un problème irréversible en Afrique de l’Ouest.

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