La Force unifiée de l’Alliance des États du Sahel (FU-AES) a officiellement lancé ses activités depuis Niamey, capitale du Niger, sous la direction d’un commandement intégré. Cette initiative conjointe réunit le Mali, le Burkina Faso et le Niger pour répondre aux défis sécuritaires persistants dans la région. L’unité ambitionne de mutualiser les efforts militaires et d’améliorer la coordination face aux groupes armés. Elle marque une étape clé dans la réorganisation stratégique des pays du Sahel. Son efficacité dépendra toutefois de sa capacité à maintenir une cohésion politique et logistique entre ses membres.
Une force militaire régionale en développement
La Force unifiée de l’AES repose sur un effectif prévu de 5 000 soldats issus des trois armées nationales. Elle dispose de moyens aériens, de services de renseignement et d’équipements communs destinés à conduire des opérations sur l’ensemble du territoire des pays membres. Le poste de commandement est installé à Niamey, sur la base aérienne 101, ancien site de l’opération Barkhane. L’état-major est dirigé par le colonel Éric Dabiré, officier burkinabè ayant déjà exercé des fonctions de commandement régional.
Les premiers déploiements opérationnels ont commencé au début de l’année 2025, ciblant des zones particulièrement exposées aux attaques de groupes armés. Selon les responsables de l’AES, la FU-AES doit être capable d’intervenir rapidement en cas de crise dans l’un des trois pays. La réussite de cette mission dépendra aussi du financement et du soutien logistique, essentiels pour l’entretien des équipements et la mobilité des troupes. Des discussions sont en cours pour établir des partenariats afin de renforcer ces aspects, ce qui pourrait influencer de futures collaborations sécuritaires au niveau régional.
Contexte historique et objectifs de création
La création de cette force est directement liée à l’émergence de l’Alliance des États du Sahel en septembre 2023 par le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Cette alliance a vu le jour dans un climat de tensions politiques et de défis sécuritaires, alors que les trois pays cherchaient à renforcer leur souveraineté face aux menaces armées et à limiter leur dépendance aux organisations régionales et aux partenaires extérieurs. En juillet 2024, le pacte initial s’est transformé en confédération, marquant une nouvelle étape institutionnelle.
Le principal objectif de la FU-AES est de coordonner la réponse militaire contre les insurrections djihadistes et de garantir une meilleure coopération opérationnelle. Le choix de Niamey pour abriter le commandement vise à centraliser les efforts et à améliorer la coordination des troupes. Toutefois, des défis persistent, notamment l’harmonisation des doctrines militaires, des équipements et des chaînes de commandement entre des armées aux capacités inégales.
En parallèle, la réorganisation géopolitique de l’AES, qui s’est éloignée de plusieurs anciens partenaires sécuritaires, entraîne de nouvelles priorités budgétaires et opérationnelles. La FU-AES se présente ainsi comme un outil stratégique visant à doter la région d’une force commune capable de répondre efficacement aux menaces et de consolider la stabilité dans le Sahel.
La mise en service de cette structure marque une étape significative pour le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui comptent sur cette coopération militaire pour mieux protéger leurs territoires et renforcer leur position sur la scène régionale.



