Le président Félix Tshisekedi a adressé, le jeudi 9 octobre à Bruxelles, un appel direct à son homologue rwandais, Paul Kagame, pour stopper l’escalade dans l’est de la République démocratique du Congo. Lors d’un forum diplomatique en Belgique, il a souligné que seuls les deux chefs étaient en mesure de freiner les violences, demandant au Rwanda de s’engager dans un dialogue pour instaurer une paix durable. L’invitation a été rejetée par Kigali, qui a qualifié l’initiative de « comédie politique ». Ces échanges interviennent alors que les tensions régionales demeurent élevées malgré plusieurs tentatives de médiation internationale.
Appel et réponse à Bruxelles
Tshisekedi a insisté sur la responsabilité commune des deux présidents, affirmant que l’Afrique devait « avancer » et que la situation dans l’est de la RDC nécessitait un engagement courageux de la part du Rwanda. Il a pris à témoin l’assistance internationale pour demander la fin de l’escalade. Kagame, pour sa part, a évoqué devant l’assemblée une « énergie positive » concernant les investissements et les affaires, sans détailler de mesures concrètes pour la paix.
Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a critiqué sur le réseau social X les propos du président congolais, accusant Tshisekedi d’exagérer la situation et de se présenter comme victime d’un conflit qu’il aurait contribué à provoquer. Cette réaction souligne le rejet rwandais de l’invitation à collaborer directement pour réduire les tensions dans la région.
Situation et enjeux régionaux
L’est de la RDC connaît depuis plusieurs années des violences liées aux activités du groupe rebelle M23, qui ont provoqué des milliers de victimes et des centaines de milliers de déplacés. Les affrontements concernent notamment des villes stratégiques, entraînant des perturbations humanitaires et économiques importantes. Des rapports internationaux pointent le rôle du Rwanda, accusé de soutenir le M23 par des fournitures logistiques et un appui militaire indirect, ce qui a contribué à la prolongation du conflit et à l’instabilité régionale.
En juin 2025, un accord de paix a été signé entre la RDC et le Rwanda à Washington, sous l’égide des États-Unis et du Qatar, visant à mettre fin aux hostilités, garantir l’intégrité territoriale et favoriser la coopération économique régionale. Le M23 n’avait pas participé à ce processus et avait refusé d’adhérer aux termes de l’accord, limitant son efficacité.
Les récents échanges à Bruxelles montrent que la résolution du conflit reste dépendante d’une coopération directe entre RDC et Rwanda. Les initiatives diplomatiques et économiques à l’échelle régionale continuent de suivre l’évolution de la situation dans l’est du pays.



