Henley 2025 : les 5 meilleurs passeports d’Afrique et le classement ouest-africain

Le nouveau classement semestriel publié par Henley & Partners place, une fois encore, les pays insulaires et d’Afrique australe en tête des passeports les plus puissants du continent. L’indice, fondé sur le nombre de destinations accessibles sans visa préalable ou avec visa à l’arrivée, confirme les écarts persistants en matière de liberté de voyager entre les différentes régions africaines.

Les Seychelles en tête du classement africain

Avec un accès facilité à 156 destinations, les Seychelles conservent leur première place sur le continent et se classent autour de la 25ᵉ position mondiale. Le petit archipel tire profit de ses liens diplomatiques étendus et d’une politique extérieure stable, lui assurant un niveau de mobilité rare pour un pays africain.

Derrière, l’île Maurice se maintient au second rang africain, offrant à ses ressortissants la possibilité de voyager sans visa vers 151 pays. L’Afrique du Sud suit à la troisième place, avec près de 103 destinations accessibles. Le pays regagne quelques positions au niveau mondial, traduisant un renforcement de sa politique de coopération consulaire. Le Botswana et la Namibie complètent le top 5 africain, avec respectivement 88 et 81 destinations ouvertes sans formalités préalables. Ces performances confirment la stabilité diplomatique de l’Afrique australe, région la plus représentée dans ce classement 2025.

Des écarts marqués entre les régions

Le contraste reste net entre les pays du Sud et ceux de l’Ouest du continent. Aucun État d’Afrique de l’Ouest ne figure dans le top 20 africain. Les experts de Henley & Partners estiment que la mobilité reste limitée par le faible nombre d’accords bilatéraux de libre circulation et par des exigences sécuritaires plus strictes. La domination de l’Afrique australe s’explique en partie par la continuité de ses relations diplomatiques avec l’Europe et l’Asie, ainsi que par une perception plus stable de sa gouvernance. À l’inverse, les pays de l’Ouest, bien que regroupés au sein de la CEDEAO, peinent à transformer leur intégration régionale en avantage concret de mobilité internationale.

Classement ouest-africain : le Bénin et le Cap-Vert en tête

Selon les données compilées par Henley & Partners et plusieurs observatoires spécialisés, le Bénin et le Cap-Vert occupent les premières positions au sein de la région, avec environ 68 destinations accessibles sans visa ou avec visa à l’arrivée. Le Ghana présente un score similaire, tandis que le Togo se situe légèrement en dessous, autour de 61 destinations.

Le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Mali ou encore le Burkina Faso affichent des performances plus modestes. La majorité de ces pays se classent au-delà de la 75ᵉ place mondiale, selon les estimations disponibles. Les écarts restent faibles d’un pays à l’autre, mais l’ensemble de la région demeure en retrait face aux États d’Afrique australe ou d’Afrique du Nord.

Une mobilité encore limitée dans la région

Les disparités observées tiennent à plusieurs facteurs. La perception sécuritaire influence directement les politiques de visa appliquées par les pays européens, asiatiques ou américains à l’égard des États ouest-africains. Par ailleurs, le manque d’accords bilatéraux et la faiblesse des infrastructures consulaires restreignent les possibilités d’élargir la mobilité internationale. Au niveau régional, la libre circulation instaurée par la CEDEAO facilite les déplacements entre pays membres, mais son effet reste limité en dehors du continent. Certains gouvernements cherchent à renforcer leurs partenariats diplomatiques, mais les résultats demeurent inégaux.

Le classement 2025 souligne l’écart croissant entre les pays africains les plus ouverts sur le monde et ceux encore freinés par des obstacles administratifs ou politiques. Pour l’Afrique de l’Ouest, les efforts à venir pourraient passer par une meilleure coordination régionale, une diplomatie active auprès des grandes zones économiques et une modernisation des services consulaires. La progression observée en Afrique du Sud ou au Botswana montre qu’une politique de mobilité cohérente peut porter ses fruits à moyen terme. Le prochain indice Henley, attendu pour début 2026, permettra d’évaluer si les initiatives régionales se traduisent en gains réels de liberté de déplacement pour les citoyens africains.

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