Un nouveau drame a secoué la province du Limpopo, en Afrique du Sud, où un homme a ouvert le feu sur les membres de sa belle-famille avant de retourner l’arme contre lui. Ce qui aurait pu être une journée ordinaire dans le village paisible de Mabins B s’est transformé, le samedi 18 octobre 2025, en scène de cr*me.
Un geste brutal au cœur d’un différend familial
Selon la police sud-africaine (SAPS), Pitsi Malepe, âgé de 45 ans, se serait rendu au domicile de son épouse peu avant midi. Il aurait stationné son véhicule devant la maison, puis ouvert le feu sans avertissement. Les tirs ont atteint trois femmes : son épouse de 44 ans, décédée sur le coup, sa belle-sœur de 36 ans, également tuée, et une autre sœur de la victime, âgée de 34 ans, grièvement blessée à l’estomac.
La survivante a été transportée en urgence à l’hôpital, où elle reçoit toujours des soins intensifs.
Le colonel Malesela Ledwaba, porte-parole de la police provinciale, a indiqué que les agents, déjà en patrouille, ont été dépêchés sur les lieux dès qu’ils ont été alertés d’une fusillade. À leur arrivée, ils ont découvert les corps sans vie des deux femmes à l’extérieur de la maison, plusieurs impacts de balles visibles sur leurs corps. Le frère des victimes, présent sur les lieux, aurait identifié Malepe comme l’auteur des tirs.
Quelques heures plus tard, les forces de l’ordre ont retrouvé le suspect mort à son domicile. Tout indique qu’il s’est suicidé en utilisant la même arme. Les enquêteurs ont ouvert deux procédures pour meurtre et une pour tentative de meurtre.
Les plaies récurrentes de la violence domestique en Afrique du Sud
Cette tragédie rappelle l’assassinat de Tshegofatso Pule, une jeune femme enceinte de huit mois, tuée en 2020 à Roodepoort par son compagnon, Ntuthuko Shoba. Ce dernier avait commandité son meurtre, un acte qui avait provoqué une onde de choc dans le pays et ravivé les débats sur les violences faites aux femmes. Comme dans cette affaire, le drame de Mabins B souligne la vulnérabilité persistante des femmes face à des hommes violents, souvent issus de leur propre entourage.
Les autorités provinciales, par la voix du lieutenant-général Thembi Hadebe, ont dénoncé un acte « insensé » et rappelé que les différends familiaux devraient se régler par le dialogue. Selon lui, chaque conflit domestique non résolu renferme un risque d’escalade tragique si aucune médiation ou aide psychologique n’est envisagée.
Les enquêtes en cours devraient permettre d’établir les causes précises de ce passage à l’acte. Pour l’heure, le motif reste inconnu, mais plusieurs habitants de la localité évoquent des tensions conjugales anciennes.
Un fléau qui s’enracine dans le silence
Les homicides familiaux de ce type ne sont pas rares dans le pays. L’Afrique du Sud enregistre chaque année un nombre élevé de crimes domestiques, souvent liés à des disputes, à la jalousie ou à des séparations mal vécues. La société civile plaide depuis plusieurs années pour un renforcement de la prévention et un meilleur accès à l’accompagnement des couples en difficulté.
Au-delà des chiffres, c’est la répétition de ces drames qui interroge : comment transformer la colère et la frustration en recours au dialogue ? Le triple drame de Mabins B illustre encore une fois la frontière ténue entre la dispute et l’irréparable.
Tandis que la police poursuit ses investigations, les habitants de la région pleurent trois vies brisées — deux par les balles et une par le désespoir.



