Le Ghana rejette un migrant que les USA voulaient relocaliser

Kilmar Abrego Garcia, ressortissant du Salvador, avait été expulsé des États-Unis malgré une décision de justice l’en protégeant. Après plusieurs mois passés en détention dans son pays d’origine, il a finalement été renvoyé aux États-Unis sur ordre d’un juge fédéral, qui a estimé que son expulsion initiale avait été effectuée en violation de la loi. Depuis son retour, les autorités américaines cherchent à le transférer vers un pays tiers. Des discussions ont été engagées avec l’Ouganda, l’Eswatini et le Ghana, mais ces trois États ont refusé de l’accueillir. Le rejet d’Accra constitue un signal fort de la redéfinition de sa coopération migratoire avec Washington.

Le refus clair du Ghana

Le gouvernement ghanéen tout comme l’Ouganda et l’Eswatini ont opposé un refus catégorique à la proposition américaine d’accueillir Kilmar Abrego Garcia sur leurs territoires rapporte The Washington Post. Le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Sam Okudzeto Ablakwa, a tenu à corriger ce qu’il a qualifié d’informations erronées dans certains médias étrangers. Sur le réseau X, il a indiqué que le Ghana ne recevrait pas Abrego, précisant que cette décision avait été clairement communiquée aux autorités américaines.

Selon lui, les précédentes collaborations entre le Ghana et les États-Unis portaient uniquement sur l’accueil humanitaire d’un nombre limité d’Ouest-Africains non criminels, expulsés pour des motifs administratifs. Il a insisté sur le fait qu’il n’a jamais été question d’étendre cet accord à des ressortissants d’Amérique centrale ou d’autres régions.

Une coopération réévaluée

Le refus du Ghana intervient alors que Washington tente de conclure des partenariats migratoires avec certains pays africains afin d’y relocaliser des migrants. Le Ghana, qui avait accepté récemment de coopérer sur des cas limités, notamment aux côtés de l’Eswatini, prend désormais ses distances avec cette approche. Cette décision illustre la volonté d’Accra de définir plus strictement les contours de sa coopération migratoire et de préserver son autonomie décisionnelle.

En choisissant de ne pas accueillir Kilmar Abrego Garcia, le Ghana rappelle que tout partenariat doit reposer sur des bases transparentes et clairement délimitées. Le pays affirme ainsi qu’il n’a conclu aucun accord de réinstallation en dehors du cadre humanitaire initialement convenu avec les États-Unis.

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