La scène du rap français est secouée depuis mercredi 15 octobre : Booba, de son vrai nom Élie Yaffa, a été placé en garde à vue à Paris après une plainte déposée par Gims et sa compagne, Demdem, rapporte le média Public. Cette garde à vue, pouvant durer deux jours, a pour objectif de recueillir les explications de l’artiste concernant les accusations de « harcèlement moral et de cyberharcèlement » déposées en août 2024.
Un clash qui couve depuis des années
Leur rivalité remonte à plusieurs années, lorsque Gims avait critiqué certaines pratiques de l’industrie musicale, comme l’achat de streams, et dénoncé le manque de soutien envers son entourage. Booba a réagi publiquement sur les réseaux sociaux, lançant le début d’un clash qui s’est prolongé dans leurs chansons : Immortel de Gims en 2020, considéré comme une réponse directe, et Dolce Camara de Booba en 2024, dans laquelle il insinuait une relation avec Demdem.
Ces échanges, entre provocations numériques et paroles musicales, ont fini par dépasser le cadre artistique et aboutir à des démarches judiciaires, montrant comment les conflits dans le rap français peuvent avoir des répercussions concrètes sur la vie personnelle des artistes.
La plainte et ses enjeux
Selon des sources proches, Gims et Demdem ont indiqué dans la plainte que Booba les avait « ciblés » pendant près de six ans, encouragé par une armée de fans prêts à relayer ses attaques. Selon eux, cette dynamique a créé une véritable pression en ligne, difficile à supporter sur le plan personnel et professionnel. La garde à vue de Booba permettra aux enquêteurs de clarifier l’ampleur et la nature des faits allégués. À ce stade, il pourrait être relâché sans poursuites ou être présenté à un magistrat pour décider d’éventuelles charges.
Ses avocats, Mes Marie Roumiantseva et Gilles Vercken, n’ont pas commenté la situation, laissant la procédure suivre son cours. Pour le public et les amateurs de rap, cette affaire montre combien les conflits dans l’industrie musicale peuvent dépasser le cadre des chansons et des réseaux sociaux pour avoir des conséquences légales concrètes. L’évolution de ce dossier pourrait aussi influencer la manière dont les artistes gèrent leurs différends, entre rivalité artistique et respect des limites personnelles.



