Les USA frappent l’Iran au portefeuille et ciblent la Chine

Les tensions autour du programme nucléaire iranien ont franchi un nouveau palier après la guerre des douze jours qui a opposé Israël à l’Iran en juin dernier. Les frappes israéliennes, appuyées par Washington, avaient alors détruit plusieurs infrastructures liées à l’enrichissement d’uranium, sans pour autant mettre fin aux ambitions nucléaires de Téhéran. Depuis, les États-Unis cherchent à étouffer les ressources financières qui alimentent ces activités, considérant que chaque baril exporté peut se transformer en missile ou en soutien à des groupes armés.

La « flotte fantôme » dans le viseur de Washington

Le département du Trésor américain a annoncé une nouvelle vague de sanctions visant une cinquantaine de personnes, sociétés et navires opérant principalement en Asie. Parmi eux, une vingtaine de bâtiments appartenant à la « flotte fantôme » iranienne, un réseau maritime utilisé pour contourner les restrictions et écouler discrètement le pétrole du pays vers des acheteurs étrangers. Ces navires, souvent rebaptisés et changeant fréquemment de pavillon, constituent le pilier du commerce clandestin d’hydrocarbures de Téhéran.

Washington cherche à frapper cette structure au cœur, espérant ainsi réduire le flux de revenus pétroliers qui permet au régime iranien de financer des groupes considérés comme terroristes. En ciblant les circuits logistiques et les intermédiaires, les autorités américaines entendent non seulement compliquer les exportations d’énergie, mais aussi isoler davantage l’économie iranienne. L’objectif affiché est de rendre plus coûteuse et risquée toute transaction liée au pétrole iranien, en mettant la pression sur les compagnies de transport et d’assurance impliquées dans ce commerce parallèle.

Pékin, autre cible stratégique

Au-delà de l’Iran, la nouvelle salve de sanctions s’étend jusqu’à la Chine, partenaire économique majeur de Téhéran. Les mesures américaines concernent un terminal pétrolier chinois et plusieurs raffineries indépendantes surnommées « théières », accusées d’acheter du pétrole iranien via des circuits opaques. En s’attaquant à ces acteurs, Washington envoie un signal clair à Pékin : toute coopération économique avec l’Iran susceptible de contourner les sanctions américaines sera désormais risquée.

Cette offensive économique intervient alors que les États-Unis tentent de maintenir une double pression : limiter les ressources de l’Iran tout en dissuadant la Chine de soutenir indirectement son redressement financier. La stratégie repose sur un équilibre délicat : affaiblir Téhéran sans provoquer de rupture frontale avec Pékin, dont la dépendance énergétique reste considérable.

Les sanctions américaines marquent ainsi une prolongation silencieuse de la guerre des douze jours, transposée du champ militaire au terrain économique. En privant l’Iran de revenus pétroliers, Washington espère contenir sa puissance régionale et freiner ses ambitions nucléaires, tout en rappelant à la Chine les limites de sa marge de manœuvre. Reste à savoir si cette approche financière pourra produire les effets qu’une brève confrontation militaire n’a pas permis d’obtenir.

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