Le constructeur automobile français Renault renforce sa présence au Maghreb en lançant un ambitieux projet industriel au Maroc. Un nouvel accord signé avec le ministère marocain de l’Industrie marque le début d’une étape décisive : produire et concevoir, sur place, les futurs véhicules de la marque. Ce partenariat, qui s’étendra sur la période 2025-2030, témoigne d’une volonté de faire du Royaume un centre stratégique pour la recherche et l’électrification.
Un virage technologique et industriel affirmé
Au cœur de cette alliance, Renault prévoit la création de 7 500 emplois directs et indirects, soutenant ainsi une expansion industrielle déjà robuste. D’après Bladi.net, le groupe entend restructurer son écosystème autour de deux priorités : la transition vers les motorisations électriques et le développement technologique. Le projet phare de cette nouvelle phase sera la mise en place, dès 2025, de « Renault Technologie Maroc », un centre d’ingénierie dédié à la recherche et au développement. Ce pôle, dirigé par des équipes marocaines, aura pour mission de participer activement à la conception des futurs modèles destinés à être produits localement.
En parallèle, Renault se prépare à renouveler ses modèles emblématiques, tels que les Dacia Sandero, Logan et Jogger, en les adaptant aux exigences d’un marché mondial tourné vers la sobriété énergétique et la durabilité. Cette transformation ne vise pas seulement à moderniser la gamme, mais aussi à repositionner le Maroc comme un acteur de premier plan dans la production automobile intelligente.
Le Maghreb, une région en quête d’équilibre industriel
La signature de cet accord intervient dans une région où l’industrie automobile suit des trajectoires contrastées. Si le Maroc est aujourd’hui reconnu comme un pilier de la production automobile africaine, grâce à ses plateformes performantes à Tanger Med et Kénitra, l’Algérie, elle, tente encore de relancer un secteur longtemps freiné par des politiques industrielles instables. Après plusieurs tentatives de relance — notamment avec les marques chinoises et turques —, Alger cherche à reconstruire une base solide capable d’attirer des investisseurs internationaux.
Dans ce paysage régional, l’initiative de Renault au Maroc agit comme un signal fort : elle montre qu’une stratégie fondée sur la stabilité, la formation locale et les partenariats publics-privés peut porter ses fruits. En misant sur la recherche et le développement, le groupe franchit un cap que d’autres pays du Maghreb ambitionnent encore d’atteindre.


