L’arrivée de Nicolas Sarkozy à la prison de la Santé, à Paris, a réveillé des rancunes longtemps enfouies. Derrière les barreaux, l’ancien président français, condamné pour le financement libyen présumé de sa campagne de 2007, fait face à une hostilité que peu d’hommes politiques ont connue. Des vidéos, tournées par des prisonniers et diffusées sur les réseaux sociaux, montrent des voix s’élevant depuis les cellules : insultes, moqueries et menaces visant celui que certains accusent encore d’avoir provoqué la chute de Mouammar Kadhafi.
Cris de vengeance et nuits agitées
Les nuits de Nicolas Sarkozy à la prison de la Santé sont loin d’être paisibles. Selon plusieurs témoignages relayés par des médias français et rapportés par Agence Anadolu, des détenus auraient passé des heures à apostropher l’ex président, isolé pour sa sécurité. Entre les insultes familières et les invectives, certains vont plus loin en promettant de « venger Kadhafi ». Les cris résonnant à travers les couloirs de la prison témoignent d’un ressentiment persistant, nourri autant par la politique que par la mémoire.
Ces menaces n’ont rien d’anodin. Elles traduisent le retour d’un fantôme du passé : celui d’un chef d’État libyen renversé et exécuté après une intervention militaire à laquelle la France de Sarkozy a joué un rôle déterminant. Pour ces prisonniers, souvent issus d’horizons où la figure de Kadhafi conserve un poids symbolique, l’arrivée de Sarkozy en prison réveille une forme de revanche posthume.
Le fantôme de Kadhafi hante toujours
La mort de Mouammar Kadhafi, en octobre 2011, a profondément marqué l’histoire récente du monde arabe. Le dirigeant libyen, longtemps allié puis devenu indésirable pour les puissances occidentales, avait été lâché par ses partenaires après le déclenchement du « printemps arabe ». Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la France fut l’un des principaux moteurs de l’intervention militaire menée par l’OTAN contre le régime de Tripoli.
L’offensive, présentée comme une opération humanitaire, s’est soldée par la chute du colonel et son exécution brutale par les rebelles. Depuis, les soupçons d’un financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 ont ajouté une dimension explosive à cette histoire. L’idée que Sarkozy aurait d’abord reçu l’aide du régime de Kadhafi avant de contribuer à sa chute a nourri un sentiment de trahison dans certaines sphères. Pour beaucoup, cette contradiction fait de l’ancien président une figure honnie, voire coupable d’avoir trahi un allié avant de plonger la Libye dans le chaos.
Une détention sous tension
À la Santé, la symbolique dépasse largement la question judiciaire. Voir un ancien chef d’État français, jadis au sommet du pouvoir, confronté aux cris de prisonniers évoquant Kadhafi, c’est assister à un renversement d’images digne d’une tragédie politique. Le silence des murs ne suffit plus à contenir le poids de cette histoire. Sarkozy n’est plus seulement un détenu ordinaire, mais un symbole, celui d’un pouvoir rattrapé par ses propres démons.
Si les autorités pénitentiaires assurent que sa sécurité est garantie, les vidéos circulant sur internet rappellent qu’aucune cellule n’est hermétique à la rancune ni à la mémoire collective. L’épisode des menaces ne dit pas seulement la colère de quelques détenus : il révèle la persistance d’une fracture née de la guerre de 2011 et d’un sentiment de trahison qui, plus d’une décennie plus tard, continue d’ébranler la figure de Nicolas Sarkozy.




Comme je l’avais souligné à maintes reprises « Nous sommes minables et corruptibles »
Le pouvoir d’antan vient s’écraser à nos pieds en petits morçeaux.
Le pouvoir d’antan s’envole d’un éclat comme un oiseau.
La gloire et tout son mécanisme devient une ruine, où l’acteur est réduit à un niveau le plus bas de l’échelle humaine.
Tout est de courte durée sous notre soleil.
Il y a dans l’image de Nicolas Sarkozy franchissant les portes d’une prison, quelque chose qui me serre la poitrine. Non point la satisfaction du justicier même si je n’ai aucun doute sur sa culpabilité, mais une émotion plus trouble, plus dense : celle qu’inspire la fragilité de l’homme. Le même qui, jadis, régnait sur la France en foudroyant du verbe les foules, se retrouve aujourd’hui réduit à un numéro d’écrou. Ce renversement me bouleverse. Il dit la précarité de tout pouvoir, la dissolution soudaine du prestige dans la nudité de la condition humaine.
Devant cette image, mon esprit peint aussitôt le tableau de Delacroix : La Chute de Sardanapale : le désordre somptueux, l’excès qui se consume, la parure qui devient ruine. Là comme ici, le faste ne dissimule plus rien : l’ornement se retourne en carcasse, l’armure en peau d’homme.
La chute d’un homme puissant, füt-il coupable, despote sanguinaire, dictateur kleptomane…..me touche toujours.: la décadence d’un grand active nos propres mécanismes d’identification. Nous imaginons la solitude du soir, la perte des rituels, la disparition des regards qui flattaient, des honneurs…..
la prison de l’ancien président devient un miroir terrible où se reflète notre finitude, une métaphore où se cristallise la précarité de toute élévation humaine.
Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas rentré dans l’histoire mais juste en PRISON.
fin de l’histoire.
Notre Sarko n’avait jamais rêvé venir une telle inculpation contre lui.
Puissants et misérables, nous sommes tous appelés à jouer notre rôle de metteur en scènes sur le grand écran géant appelé la vie. Il y a de mauvais acteurs aussi bien que de bons acteurs, et le grand écran géant nous l’affiche à chaque minute de la vie.