Sénégal : Le gouvernement conteste la décision de Moody’s

Le Ministère des Finances et du Budget a exprimé son désaccord face à la récente dégradation de la note souveraine du Sénégal par l’agence de notation Moody’s Investor Services. Le gouvernement juge cette évaluation infondée et assure que les réformes en cours renforcent la stabilité macroéconomique. L’État sénégalais maintient sa confiance dans la résilience de ses fondamentaux et appelle à une lecture plus rigoureuse des indicateurs financiers. Cette position intervient alors que le pays poursuit la mise en œuvre de plusieurs réformes budgétaires et fiscales majeures.

Arguments « spéculatifs » selon Dakar

Le Ministère des Finances et du Budget du Sénégal a réagi ce 11 octobre à la décision de Moody’s Investor Services d’abaisser la note de crédit du pays de B3 à Caa1, tout en maintenant une perspective stable. Selon les autorités, cette évaluation repose sur des hypothèses « spéculatives et biaisées » qui ne traduisent pas la situation économique réelle. Le ministère rappelle que plusieurs réformes structurelles, notamment celles du Plan de Redressement Économique et Social (PRES), sont déjà opérationnelles et visent à consolider la stabilité budgétaire et la soutenabilité de la dette.

Les services du ministère soulignent également que la révision du Code général des impôts et l’adoption d’un nouveau Code des investissements constituent des avancées majeures pour améliorer le climat des affaires et stimuler les flux d’investissements directs étrangers. L’État invite ainsi les investisseurs à consulter des sources d’information officielles et actualisées pour évaluer la performance économique du pays, un espace propice pour insérer ultérieurement un lien institutionnel vers ces réformes.

Les autorités sénégalaises estiment que les conclusions de Moody’s ne tiennent pas compte des progrès observés dans la maîtrise du déficit public et la diversification des financements. À fin juin 2025, le déficit budgétaire s’élevait à 518 milliards de francs CFA, avec un taux d’exécution des recettes atteignant 50 %, des indicateurs jugés conformes aux objectifs fixés par les autorités financières.

Fondamentaux économiques maintenus dans un contexte de réformes

Le Sénégal met en avant plusieurs signaux positifs : la réussite des levées de fonds sur le marché régional, l’élargissement de la base de partenaires internationaux et le maintien d’une discipline budgétaire soutenue. Ces résultats traduisent, selon le ministère, la confiance persistante des acteurs économiques dans la trajectoire du pays. Une mention particulière est faite à la perspective de ramener le déficit à 5 % du PIB en 2026, après 7,8 % prévu pour 2025, témoignant d’une trajectoire budgétaire prudente.

Le ministère appelle enfin Moody’s à une « plus grande objectivité » et à éviter toute évaluation prématurée susceptible de semer la confusion sur les marchés. Il réaffirme la poursuite de politiques publiques responsables, axées sur la transparence, la rigueur et le respect des engagements financiers.

Le gouvernement sénégalais réitère sa confiance dans la solidité de son économie et invite les partenaires à juger sur la base de données vérifiables, d’analyses équilibrées et de faits objectifs.

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