Sénégal : StartUP Act, cadre légal pour les start-up annoncé pour la fin de cette année

À l’occasion du Forum FII Sénégal tenu les 7 et 8 octobre au CICAD de Diamniadio, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a présenté les grandes lignes du futur cadre juridique destiné à encadrer et dynamiser l’écosystème de l’innovation. L’objectif : doter le pays d’une loi StartUP Act d’ici la fin de l’année, pour renforcer la compétitivité et l’attractivité du secteur numérique. Cette initiative s’inscrit dans la continuité du New Deal technologique promu par les nouvelles autorités, qui entendent faire du Sénégal un acteur central du numérique africain.

Un cadre légal pour soutenir l’innovation et l’entrepreneuriat numérique

Intervenant lors d’un panel consacré au thème « Faire de l’Afrique de l’Ouest un hub de services numériques », Alioune Sall a souligné l’importance d’une infrastructure numérique souveraine, interconnectée et compétitive. Selon le ministre, la future StartUP Act offrira un cadre propice à la création, la croissance et la protection des jeunes entreprises technologiques. Elle prévoira notamment des avantages fiscaux ciblés, un meilleur accès au financement et des mécanismes d’accompagnement institutionnel.

Ce texte, attendu depuis plusieurs années par les acteurs de la tech locale, vise à rapprocher le Sénégal des standards adoptés par des pays comme la Tunisie ou le Nigeria, déjà dotés de législations similaires. Les autorités ambitionnent de positionner le pays comme un pôle d’innovation régionale, capable d’attirer investisseurs, talents et partenaires stratégiques. Plusieurs dispositifs complémentaires sont également à l’étude pour renforcer la gouvernance numérique et encourager les partenariats public-privé, selon des sources proches du ministère.

Un écosystème dynamique en quête de structuration

Au cours des dernières années, l’écosystème technologique sénégalais s’est affirmé comme l’un des plus prometteurs du continent. Selon les données de Tracxn, les start-up basées au Sénégal ont levé environ 531 millions de dollars en capitaux cumulés, toutes sources confondues, et bénéficient d’un réseau de plus de 190 entreprises financées. Ces chiffres traduisent la vitalité du secteur, mais aussi la nécessité de consolider son cadre légal afin d’assurer une croissance durable et inclusive.

Le futur StartUP Act devrait combler ce vide juridique en clarifiant les statuts, les incitations fiscales et les dispositifs d’appui à l’innovation. Il constituera aussi un outil de référence pour harmoniser les politiques publiques liées au numérique. Plusieurs organisations professionnelles du secteur, ainsi que des incubateurs et fonds d’investissement, devraient être consultés dans les prochaines semaines pour finaliser le texte. Une plateforme dédiée pourrait être mise en place pour recueillir les contributions des acteurs du terrain.

La promulgation de cette loi marquerait une nouvelle étape dans la stratégie numérique du Sénégal, déjà engagée dans une transformation structurelle de son économie. Elle permettra d’offrir une meilleure visibilité aux jeunes entreprises locales, tout en attirant des capitaux étrangers vers des projets innovants à fort impact social.

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