Sénégal : Un réseau lié à QNET démantelé par la police

La police du commissariat de Zac Mbao, en banlieue de Dakar, a procédé à l’interpellation de treize individus soupçonnés d’être impliqués dans un vaste réseau d’escroquerie. L’affaire, liée à la société QNET, connue pour ses pratiques controversées de marketing de réseau, a éclaté après la plainte d’une victime contrainte de verser 450 000 francs CFA. Les suspects, présentés comme employés de la structure, auraient organisé un système de recrutement illégal dans le quartier. Les objets saisis lors de la perquisition laissent penser à une organisation bien structurée.

Une plainte qui dévoile un réseau organisé

L’affaire a débuté lorsqu’un jeune homme a alerté son oncle après avoir été convaincu de rejoindre un programme présenté comme une opportunité d’emploi au sein de QNET. Selon les premiers éléments de l’enquête, il lui aurait été demandé de verser 450 000 francs CFA pour accéder à la formation et aux promesses de gains futurs. Son oncle, après s’être rendu dans les locaux présumés du groupe à Zac Mbao, a pu appréhender un individu soupçonné d’être impliqué dans l’opération. Ce dernier a été conduit au commissariat où il a nié toute responsabilité directe dans le paiement, tout en admettant travailler pour la structure.

Les investigations menées par la police ont permis de localiser douze autres complices présumés dans la Cité Sonatel de Zac Mbao. Tous ont affirmé être employés de QNET, une entreprise qui se présente comme une plateforme de vente directe, mais dont les méthodes ont été contestées à plusieurs reprises dans divers pays africains. Lors des perquisitions, les enquêteurs ont saisi un téléviseur, un ordinateur portable Asus, un tableau mobile, une rame de papier, un ventilateur et plusieurs documents relatifs à leurs activités, des éléments désormais placés sous scellés.

QNET, une société au cœur de nombreuses controverses

Fondée à la fin des années 1990, QNET revendique un modèle économique basé sur la vente de produits et de services via un réseau d’agents indépendants. Ses activités ont toutefois suscité de nombreuses critiques pour des pratiques assimilées à un système pyramidal, interdit par le Code pénal de plusieurs États africains, y compris le Sénégal. En 2020, les autorités nigériennes et ivoiriennes avaient déjà prononcé des interdictions d’activités contre la société, accusée d’escroquerie et de fausses promesses de revenus rapides. Les autorités sénégalaises avaient, à l’époque, averti la population contre les dérives de ce type de structures, souvent ciblant les jeunes en quête d’emploi — un passage qui pourrait accueillir un lien vers un communiqué officiel du ministère de l’Intérieur.

Sur le plan légal, le Sénégal réprime l’escroquerie et la fraude commerciale à travers les articles 379 et 384 de son Code pénal, prévoyant des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison ferme. Le commissariat de Zac Mbao a annoncé la poursuite des investigations pour déterminer l’ampleur du réseau et identifier d’éventuels complices ou victimes supplémentaires.

Les treize personnes interpellées restent en garde à vue en attendant leur présentation au procureur de la République, chargée de décider d’éventuelles poursuites.

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