Strabisme chez le nourrisson : Vigilance après les six mois de vie

Le strabisme ou le fait de « loucher« , est une affection fréquente chez le nourrisson et le jeune enfant. Bien qu’un léger désalignement des yeux soit souvent bénin dans les premiers mois, il peut, s’il persiste, entraîner des troubles visuels durables. Dr Aitchéhou Romuald Bothon, pédiatre des armées, fait le point sur cette pathologie oculaire et rappelle l’importance d’un dépistage précoce.

La vision est le dernier sens à se développer avant la naissance. Le fœtus commence à percevoir la lumière dès le 7ᵉ mois de grossesse. À la naissance, la vision reste immature et se construit grâce aux stimulations de l’environnement. « À terme, bébé peut voir à une distance de 20 à 30 cm à partir de 1 mois de vie. Il préfère les visages humains. Il faut être à 20 ou 30 cm pour que les échanges visuels soient efficaces, afin que l’attachement se mette en place », explique le Dr Bothon.

Il est fréquent qu’un nourrisson présente un strabisme léger et intermittent dans les premiers mois. Cela s’explique par l’immaturité du système visuel. « Pendant les 5 premiers mois de vie, loucher c’est normal parce que ses deux yeux ne travaillent pas encore ensemble », précise le professionnel de santé. Cependant, si la déviation oculaire persiste après 6 mois, une consultation ophtalmologique est indispensable. Le strabisme, qui touche environ 3 à 5 % des enfants, peut être présent à la naissance ou apparaître plus tard.

L’amblyopie, aussi appelée « œil paresseux » est une conséquence du strabisme non traité. L’œil le plus performant prend alors le dessus, tandis que l’autre est de moins en moins utilisé par le cerveau. Après l’âge de 2 ans, le strabisme est souvent lié à une différence de puissance optique entre les yeux, selon le Dr Bothon.

Le traitement du strabisme repose sur des méthodes bien établies et efficaces. Parmi elles, l’occlusion de l’œil dominant est souvent utilisée pour stimuler l’œil faible, favorisant ainsi une meilleure vision binoculaire. Par ailleurs, le port de lunettes correctrices s’avère indispensable lorsque le strabisme est associé à des troubles de la réfraction tels que la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme. Des séances régulières d’orthoptie permettent d’améliorer la coordination entre les deux yeux, contribuant à corriger progressivement le désalignement et à renforcer la perception visuelle. En dernier recours, une intervention chirurgicale peut être nécessaire afin de réaligner les muscles oculaires et corriger le déséquilibre. Grâce à cette palette de solutions, la prise en charge du strabisme s’avère de plus en plus efficace.

L’urgence d’un traitement précoce

« Le développement visuel cérébral se fait surtout jusqu’à 5 à 6 ans », rappelle le pédiatre des armées. Une prise en charge précoce est donc cruciale. Car, au-delà des troubles visuels, un strabisme non corrigé peut impacter l’estime de soi de l’enfant et nuire à ses performances scolaires et sociales.

2 réflexions au sujet de “Strabisme chez le nourrisson : Vigilance après les six mois de vie”

  1. « Ça se règle facilement aujourd’hui »
    Il faut que l’état dispose les équipements médicaux pour cette Chirurgie oculaire.

    À part la lumière sur le foetus, quelles sont les précautions et soins que les nouvelles mères devraient prendre ou éviter pour épargner leurs nouveaux-nés ne soient atteints de « Strabisme »?

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