L’administration Trump tente de contenir la tension grandissante autour des restrictions imposées par Pékin sur les terres rares, ces matériaux essentiels à l’industrie mondiale. Malgré un ton ferme affiché à Washington, le pouvoir américain peine à trouver la riposte adéquate face à ce que plusieurs responsables décrivent comme une stratégie de coercition économique.
Une riposte hésitante malgré la fermeté du discours
Réunis à Washington, les principaux responsables économiques du gouvernement ont appelé leurs alliés à une réponse coordonnée. Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a déclaré que les États-Unis « pouvaient agir » en rétorsion, mais préféraient pour l’instant « ne pas le faire ». Une manière d’exprimer la prudence d’une administration qui mesure le risque d’une escalade commerciale avec la Chine. Le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, a de son côté estimé que la décision de Pékin ne visait pas uniquement les États-Unis, mais l’ensemble des économies mondiales dépendantes des importations chinoises. L’administration tente ainsi de rallier ses partenaires en présentant l’enjeu comme collectif : selon Bessent, « c’est la Chine contre le reste du monde ».
Derrière les déclarations offensives, le ton trahit un malaise. Le pouvoir américain se veut combatif, mais l’étendue de la dépendance technologique et industrielle aux exportations chinoises rend toute réponse immédiate difficile. Washington souhaite démontrer sa capacité à fédérer un front commun, mais les divergences d’intérêts entre alliés risquent de freiner la formation d’une coalition solide.
Des matériaux stratégiques au cœur de la rivalité
Les terres rares sont un ensemble de dix-sept métaux indispensables à la fabrication de nombreux produits de haute technologie : smartphones, batteries de véhicules électriques, turbines éoliennes ou encore équipements militaires. La Chine, qui contrôle plus de 60 % de la production mondiale et une part encore plus importante du raffinage, a récemment renforcé ses règles d’exportation. Ces restrictions touchent non seulement les minerais bruts, mais aussi les technologies de transformation et les composants intermédiaires. Pékin justifie ces mesures par des motifs de sécurité nationale, tout en soulignant la nécessité de prévenir un usage abusif de ces ressources stratégiques.
Ce nouvel encadrement bouleverse les chaînes d’approvisionnement mondiales et accentue la vulnérabilité des pays importateurs. Aux États-Unis, la dépendance à la Chine dans ce secteur critique alimente les débats sur la souveraineté industrielle et la relocalisation des filières.
Une guerre économique aux contours incertains
L’administration Trump cherche à afficher une unité face à Pékin, mais ses marges de manœuvre apparaissent limitées. Les menaces de représailles tarifaires laissent entrevoir une escalade commerciale dont les conséquences seraient difficiles à maîtriser. Pour Washington, la véritable bataille se joue désormais sur la capacité à construire des alternatives industrielles durables — un chantier qui demandera du temps et des investissements considérables.
En choisissant de temporiser tout en mobilisant ses alliés, la Maison-Blanche tente de maintenir un équilibre délicat entre fermeté et pragmatisme. Pékin, de son côté, semble vouloir rappeler que sa position dominante sur les terres rares demeure un levier stratégique redoutable.



« les États-Unis « pouvaient agir » en rétorsion, mais préféraient pour l’instant « ne pas le faire » »
Des américains prudent et timides, c’est nouveau ça
Le plus drôle, c’est que 90% de l’armement US contient des composants chinois. Si les Chinois ferment les vannes, les USA ne peuvent plus produire d’armes pour attaquer leur fournisseur.