Face à la persistance de la menace terroriste, les autorités nigériennes expérimentent une approche inédite : transformer d’anciens membres de groupes armés en acteurs de la sécurité et du développement.
Près de 370 anciens combattants ont achevé leur formation au centre de Hamdalaye, à une soixantaine de kilomètres de Niamey. Plusieurs d’entre eux ont été intégrés à la garde nationale du Niger (GNN), engagée dans la lutte contre les groupes armés aux côtés de l’armée. Selon les autorités, 307 hommes, 21 femmes et 41 enfants, tous issus de groupes armés terroristes, ont participé à ce programme entamé à la fin de 2024.
Pour certains, cette réinsertion prend la forme d’un engagement au service de l’État ; pour d’autres, elle passe par un retour à la vie civile. Le ministère de l’Intérieur indique qu’un groupe de 84 personnes a reçu un kit pour démarrer un commerce, symbole d’une volonté de conjuguer sécurité et réhabilitation sociale.
Un engagement gouvernemental à éradiquer la menace terroriste
Le Niger maintient le cap d’une politique combinant fermeté et réinsertion. Le pouvoir a réaffirmé sa détermination à mettre fin à l’activité des groupes armés en associant efforts militaires, initiatives communautaires et programmes de déradicalisation. Cette approche vise à réduire les tensions dans les zones où la pauvreté et le sentiment d’abandon nourrissent souvent les recrutements armés.
En réintégrant d’anciens combattants, le gouvernement entend convertir un risque en ressource : des hommes autrefois en marge deviennent ainsi des relais de stabilité. Ce choix repose sur l’idée qu’un individu réhabilité peut, par son expérience, contribuer à prévenir de nouvelles adhésions aux groupes armés.
Des perspectives contrastées pour la réinsertion
Ce programme soulève toutefois des enjeux de suivi et de sécurité. Les autorités devront garantir un encadrement strict de ces nouvelles recrues et veiller à leur bonne intégration, aussi bien dans l’armée que dans la société civile. La réussite du dispositif dépendra également de la capacité de l’État à maintenir un soutien durable à ces anciens combattants pour éviter tout retour à la clandestinité.
Si cette stratégie porte ses fruits, elle pourrait devenir un modèle pour d’autres pays du Sahel confrontés à la même menace, illustrant qu’une politique de réinsertion bien encadrée peut participer à reconstruire la cohésion et la confiance au sein des populations.



