En Afrique, la dette du continent s’alourdie. Les raisons sont nombreuses, mais la principale explication est à chercher du côté des banques. Le coût élevé des emprunts et l’accès toujours restreint aux financements à taux préférentiels fait que les gouvernements ont du mal à obtenir de l’argent facilement remboursable.
Cette analyse provient directement de Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine. Il en a fait part à l’occasion du Dialogue de haut niveau G20-Afrique, organisé à Addis-Abeba. D’après ses chiffres, le service de la dette a aujourd’hui dépassé les 70 milliards de dollars. Elle absorbe une part croissante des recettes publiques. Les États ne parviennent donc plus à rembourser les emprunts à l’aide de ce qui est généré par leur propre économie et les prélèvements associés (impôts).
La dette africaine explose à près de 1 800 milliards dollars
Résultat, plus d’une personne sur deux en Afrique (57% des individus, précisément) vivent dans des pays où le remboursement de la dette dépasse les dépenses sociales. Et la situation ne semble pas prête de s’arrêter. La dette publique du continent est passée de 120 milliards de dollars en 1990 à près de 1 800 milliards en 2025. Cela représente les ⅔ du PIB africain.
La situation financière actuelle de l’Afrique oblige le président de la Commission à proposer de nouvelles alternatives. Selon lui, il faut que, de toute urgence, un nouveau pacte financier mondial soit mis en place. Celui-ci ne doit plus reposer sur les schémas actuels, mais davantage sur une “responsabilité partagée” et un accès plus juste au capital pour les pays africains.
L’amorce (timide) d’une transition vers un nouveau modèle
Sous la présidence sud-africaine, le G20 semble vouloir amorcer cette transition. On peut noter que de nombreux projets ont lieu en ce sens, avec, par exemple, la création du Groupe d’experts sur l’Afrique. Ce programme symbolise la volonté de renforcer la coopération internationale. Il entend également de donner plus de poids à la voix africaine dans la gouvernance économique mondiale pour une répartition plus juste et des financements plus accessibles.
S’endetter pour faire croire qu’on se développe, est un suicide.
Les gouvernements qui font le choix d’endetter nos pays massivement vont le choix d’enfoncer nos pays.
Les routes et les infrastructures sont de bonnes choses, mais le développement c’est plus que ça.
La conséquence directe de la crise de la dette, c’est moins de ressource pour l’éducation, la santé et les recherches scientifiques. Et surtout la perte de pouvoir d’achat des populations ce qui conduit inévitablement à l’augmentation de la pauvreté et des inégalités. D’où l’échec de la stratégie de l’endettement massive.