L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu depuis plus d’un an en Algérie, retrouve sa liberté après une décision présidentielle qui ravive l’espoir des partisans de sa cause et marque un moment de soulagement pour les autorités françaises. Cette libération, annoncée officiellement mercredi par la présidence algérienne, répond à une demande formulée par le président fédéral allemand, Frank-Walter Steinmeier, pour que Sansal soit gracié et transféré afin de recevoir des soins appropriés.
Boualem Sansal : un écrivain libéré par décision humanitaire
Boualem Sansal a été libéré après qu’Abdelmadjid Tebboune, président algérien, a répondu « favorablement » à une requête soulignant des « motifs humanitaires ». L’écrivain, connu pour ses critiques à l’encontre du régime algérien, a ainsi recouvré sa liberté, offrant une victoire morale à ceux qui ont défendu sa cause depuis son emprisonnement. Selon la présidence algérienne, la décision tient compte de la nature particulière de sa situation et des enjeux de santé liés à sa détention.
En France, l’annonce de la grâce a suscité un large sentiment de soulagement. Le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, a exprimé la satisfaction du gouvernement français face à cette décision, tandis que Laurent Wauquiez, député de la Haute-Loire, a souligné sur X l’importance de cette libération pour tous ceux qui ont soutenu Sansal. Cette issue est perçue comme une reconnaissance des efforts diplomatiques et humanitaires menés en faveur de l’écrivain.
Les tensions diplomatiques franco-algériennes
L’affaire Boualem Sansal a auparavant été un point sensible dans les relations entre la France et l’Algérie. Arrêté à son retour en Algérie en 2024, l’écrivain avait été condamné à 5 ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars algériens pour des motifs jugés sensibles par les autorités locales, liés à des propos sur la souveraineté territoriale. Ces décisions avaient entraîné de vives réactions en France, où son statut de ressortissant franco-algérien et ses critiques publiques du pouvoir avaient suscité l’inquiétude des autorités et des défenseurs de la liberté d’expression.
La grâce accordée par Tebboune constitue un dénouement concret à cette période de tensions. Elle met fin à un épisode judiciaire qui avait été scruté de près par Paris et d’autres capitales européennes, et elle permet à Boualem Sansal de bénéficier de soins médicaux adaptés en Allemagne, conformément aux demandes initiales des autorités étrangères.



