L’armée française accélère ses travaux sur les munitions téléopérées avec la présentation du Rodeur 330, un système conçu pour renforcer les capacités de frappe à longue distance. Ce modèle, récemment dévoilé par EOS Technologie, représente une nouvelle étape dans l’évolution des effecteurs téléopérés capables de combiner portée étendue et précision.
Armée de Terre : évolution des munitions téléopérées
Les armées occidentales s’intéressent de plus en plus aux munitions téléopérées, souvent vues comme un moyen d’élargir les options de frappe et d’améliorer l’appui aux forces engagées. Leur utilisation pourrait offrir une solution pour neutraliser des systèmes adverses tout en réduisant les risques pour les opérateurs. Cette tendance explique l’attention portée aux nouveaux modèles expérimentés par la France.
Le Rodeur 330 reprend en grande partie la configuration du Veloce 330, livré aux forces françaises et déjà testé en conditions opérationnelles. EOS Technologie a cependant fait évoluer plusieurs paramètres. Contrairement à son prédécesseur, équipé d’un réacteur, le Rodeur 330 fonctionne grâce à un moteur à pistons. Ce choix permet d’augmenter son autonomie, désormais estimée à cinq heures de vol, pour une vitesse de croisière d’environ 120 km/h et un plafond de 5 000 mètres. L’appareil peut transporter une charge militaire de 4 kg.
La portée constitue l’autre caractéristique notable : l’industriel annonce une capacité de 500 km, soit un rayon d’action nettement supérieur à celui du Veloce 330, limité à 100 km. Des démonstrations ont déjà été réalisées pour les forces françaises, et EOS Technologie indique que des expérimentations devraient également être menées en Ukraine.
EOS Technologie – Rodeur 330 : tests, portée et capacités en essaim
Le Rodeur 330 reprend les interfaces du Veloce 330, mais ajoute des fonctions qui élargissent les usages possibles. Avec une seule station au sol, un opérateur peut superviser jusqu’à trente appareils évoluant simultanément. Cette conduite en essaim vise à répondre aux besoins exprimés par le chef d’état-major de l’armée de Terre, qui évoquait l’intérêt d’effecteurs simples, abordables et capables d’opérer par saturation, tout en complétant les moyens plus sophistiqués déjà en service.
Le Veloce 330, utilisé comme base technique, avait déjà montré une combinaison de polyvalence et de réutilisabilité. Doté d’une autonomie de trois heures, d’une charge militaire de 2,5 kg fournie par KNDS France et d’un système de navigation sans GPS développé par TRAAK, il pouvait aussi remplir des missions ISR grâce à sa boule optronique.
Selon EOS Technologie, le Veloce 330 et le Rodeur 330 viennent de franchir une nouvelle phase de tests en présence de représentants de l’Agence de l’innovation de défense et de membres des forces armées. L’industriel estime que les performances observées démontrent leur potentiel pour les opérations aéroterrestres actuelles.



