Les eaux australiennes ont une nouvelle fois été le théâtre d’un drame. Une jeune Suissesse d’une vingtaine d’années a perdu la vie ce jeudi 27 novembre après avoir été attaquée par un requin alors qu’elle se baignait sur une plage isolée de Nouvelle-Galles du Sud, dans l’est de l’Australie. Son compagnon, également citoyen helvétique, a été grièvement blessé lors de cette même attaque.
Crowdy Bay : un témoin sauve la vie du compagnon de la victime
La tragédie s’est produite aux premières heures de la journée dans le parc national de Crowdy Bay, une réserve côtière de près de 9 500 hectares située à quelque 350 kilomètres au nord de Sydney. Malgré son nom, ce parc offre des plages souvent désertes, prisées pour leurs falaises escarpées, leurs formations rocheuses et leurs forêts abritant une faune variée. Les peuples aborigènes connaissent ses richesses depuis plus de 6 000 ans. Ce site attire les amateurs de camping sauvage et de randonnée, mais ne dispose d’aucun poste de surveillance en raison de son éloignement.
Les deux jeunes touristes étaient entrés dans l’eau quand le squale s’est jeté sur eux. Des personnes présentes à proximité se sont précipitées pour leur venir en aide. Malheureusement, la jeune femme a succombé à ses blessures avant l’arrivée des secours. Son compagnon, atteint sérieusement au niveau de la jambe, doit probablement sa survie à la réactivité d’un témoin qui a confectionné un système de compression artérielle avec les moyens du bord. Les équipes médicales ont qualifié ce geste de déterminant. Le blessé a été transféré par voie aérienne vers l’hôpital John Hunter, où les médecins indiquent que son pronostic vital n’est plus engagé.
Le Département fédéral des affaires étrangères suisse a officiellement reconnu l’identité des deux ressortissants. Les services consulaires helvétiques basés à Sydney accompagnent actuellement les familles.
Nouvelle-Galles du Sud : le requin-bouledogue suspecté
L’ensemble du littoral environnant demeure interdit aux baigneurs jusqu’à nouvel ordre. Les forces de l’ordre ont mis en œuvre des moyens aériens téléguidés pour repérer l’animal. Des dispositifs d’hameçons appâtés seront par ailleurs disposés dans le secteur afin de tenter sa capture.
D’après un spécialiste consulté par la presse locale, le prédateur pourrait appartenir à l’espèce des requins-bouledogues. Ce squale au corps massif et au museau aplati se distingue des autres espèces par sa propension à évoluer très près des côtes, parfois à moins d’un mètre de profondeur. Il possède également une capacité unique parmi les grands requins : celle de tolérer l’eau douce, ce qui lui permet de remonter des fleuves comme le Mississippi, l’Amazone ou le Brisbane. Sa dangerosité tient moins à une agressivité particulière qu’à la probabilité élevée de croiser des humains dans les zones qu’il fréquente : eaux troubles, embouchures de rivières, lagons peu profonds. Avec le grand requin blanc et le requin-tigre, il figure parmi les espèces les plus impliquées dans des incidents avec l’homme.
L’espèce responsable de l’attaque de Crowdy Bay n’a toutefois pas encore été formellement identifiée. Les autorités ont indiqué que des experts examineraient les éléments disponibles pour déterminer le type de squale en cause.
