Bénin 2.0 : Comment la finance numérique peut révolutionner le financement des entreprises

« L’argent ne dort jamais » – J.P. Morgan, banquier et financier américain. Le Bénin, cœur économique de l’Afrique de l’Ouest, se trouve à l’aube d’une révolution financière. Selon la Banque mondiale, seulement 30 % des PME béninoises ont accès au crédit bancaire traditionnel, laissant un immense potentiel inexploité pour le financement alternatif. Aujourd’hui, la finance 2.0 – plateformes numériques, crypto-monnaies et bourses locales – offre une opportunité unique de créer un écosystème de financement directement accessible depuis un smartphone, permettant à tout entrepreneur béninois de lever des fonds sans passer par les circuits bancaires classiques.

Mais cette révolution soulève des questions cruciales sur le processus de sécurisation des investissements par l’adoption de réglementations adaptées. Et surtout, comment bâtir un modèle 100 % béninois capable de tirer parti de la technologie sans copier mécaniquement des systèmes étrangers ? L’Université d’Ottawa, au Canada, a montré qu’il est possible de créer un modèle hybride de financement universitaire et entrepreneurial, combinant placements institutionnels et investissements individuels en régulant l’accès et en garantissant la sécurité des fonds. Le Bénin pourrait s’inspirer de ce modèle pour ses entreprises locales.

Financement participatif innovant

«La créativité dans la finance est le moteur de la croissance économique» Christine Lagarde, directrice générale du FMI

Selon la Banque africaine de développement, 42 % des TPE béninoises déclarent manquer de financement pour lancer ou étendre leurs activités. Les plateformes numériques de crowdfunding, déjà utilisées au Nigeria et au Kenya, montrent que des projets locaux peuvent lever entre 10 000 et 500 000 USD via des contributions directes d’investisseurs individuels. Au Bénin, l’essor du mobile-money a été spectaculaire : le volume des transactions s’est élevé à 8 085 694 millions CFA (soit environ 12,3 milliards USD) en 2022.

La clé: des mécanismes transparents, traçables et régulés, où chaque transaction est auditable et chaque investisseur protégé. “Le risque vient de ne pas savoir ce que l’on fait» – Warren Buffett, investisseur et homme d’affaires américain Une réglementation béninoise intelligente pourrait permettre de sécuriser les financements tout en évitant les lourdeurs administratives qui freinent l’innovation. L’exemple de l’Université d’Ottawa montre qu’un contrôle rigoureux des flux financiers peut coexister avec une forte capacité d’investissement participatif.

Bourse et crypto intégrées

Investir dans l’avenir, c’est comprendre la technologie et le marché» Jack Ma, fondateur du groupe Alibaba

Le Bénin pourrait créer un modèle hybride combinant la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) et des actifs numériques. Selon la BRVM, plus de 65 entreprises régionales sont cotées, mais moins de 10 % des investisseurs sont locaux. La finance 2.0 permettrait aux Béninois de s’investir directement dans des entreprises locales, via leur smartphone, en titres classiques ou tokenisés, créant ainsi un cercle vertueux de financement national.

La crypto-monnaie pourrait servir de moyen de paiement et d’investissement, mais avec un cadre légal strict pour éviter la volatilité excessive et le blanchiment d’argent. «La monnaie numérique doit être stable et sécurisée pour inspirer confiance» – Christine Lagarde, directrice générale du FMI Le défi est de bâtir une infrastructure robuste, adaptée au contexte béninois, qui attire à la fois investisseurs institutionnels et particuliers, en suivant des exemples internationaux comme les plateformes d’investissement sécurisées à l’Université d’Ottawa.

Régulations et sécurité

«La gouvernance financière ne consiste pas seulement à réguler, mais à créer un environnement propice à la confiance et à l’innovation» Ngozi Okonjo-Iweala, économiste nigériane et directrice générale de l’OMC

Pour que la finance 2.0 fonctionne efficacement au Bénin, il est essentiel de mettre en place une régulation nationale claire, inspirée des meilleures pratiques africaines et internationales. Selon le rapport de l’UEMOA, seulement 18 % des transactions numériques régionales sont pleinement sécurisées, révélant un risque important pour les investisseurs particuliers. Une stratégie béninoise pourrait inclure des licences pour les plateformes numériques, l’obligation de transparence sur l’origine des fonds et un cadre légal pour les crypto-monnaies, similaire à celui adopté par le Ghana ou le Kenya, où des plateformes fintech régulées ont permis à plus de 1,5 million de citoyens d’investir légalement et en toute sécurité.

L’objectif est de créer un écosystème où chaque entrepreneur et investisseur béninois se sent protégé, mais où l’innovation n’est pas étouffée par une bureaucratie excessive. La mise en place de comités de surveillance spécialisés, de standards pour les smart contracts et d’audits réguliers permettrait de sécuriser les investissements tout en stimulant la croissance. «Les régulations sont nécessaires, mais l’innovation doit rester au cœur du système”– Aliko Dangote, homme d’affaires nigérian

Mobilisation du capital local

« Le véritable potentiel d’une économie se mesure à sa capacité à mobiliser le capital local pour financer ses propres projets» Jim O’Neill, économiste britannique et ancien président de Goldman Sachs Asset Management

Le Bénin a l’opportunité unique de développer un modèle de financement national combinant plateformes numériques, bourse locale et crypto-monnaies, entièrement contrôlé par des institutions béninoises et régionales. Selon la Banque mondiale, les pays ayant intégré ces mécanismes numériques ont vu une augmentation moyenne de 25 % du financement des PME locales en moins de cinq ans. De plus, via la digitalisation, le taux d’adultes béninois possédant un compte financier numérique est passé de 2 % en 2015 à près de 40 % en 2019, signe tangible de l’essor de l’inclusion financière numérique.

L’État béninois pourrait créer un cadre d’incitations fiscales, des garanties publiques partielles pour réduire le risque des investisseurs et des programmes de formation à la finance numérique pour les entrepreneurs. En intégrant ces outils dans une stratégie nationale cohérente, le Bénin pourrait devenir un modèle de financement 2.0 en Afrique de l’Ouest, capable d’attirer à la fois capitaux locaux et internationaux. « L’innovation financière n’est pas un luxe, c’est une nécessité pour rester compétitif dans le monde d’aujourd’hui. » – Paul Polman, ancien PDG d’Unilever L’exemple de l’Université d’Ottawa illustre qu’il est possible de combiner innovation, régulation et mobilisation massive de capitaux pour soutenir des projets locaux et des entreprises prometteuses.

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