Chine et États-Unis : où en est la course vers la Lune ?

Les programmes lunaires américain et chinois se développent en parallèle, avec des objectifs proches mais des chemins différents. Les États-Unis cherchent un retour habité rapide grâce au programme Artemis et à l’appui d’entreprises privées. La Chine avance par étapes avec ses missions robotisées Chang’e et vise un premier alunissage habité à la fin de la décennie.

Les États-Unis : une reprise habitée engagée mais dépendante de Starship

La NASA prépare Artemis II, première mission habitée du programme Artemis. Elle doit envoyer quatre astronautes autour de la Lune pour un vol d’environ dix jours, afin de valider le vaisseau Orion et le lanceur SLS en vue d’un atterrissage ultérieur. La fenêtre visée reste en 2026.

Artemis III doit ensuite ramener des astronautes sur la surface lunaire. Le calendrier officiel américain évoque toujours un objectif au plus tôt en 2027, mais la mission dépend du système d’atterrissage Starship HLS de SpaceX. Des informations issues d’un document interne de l’entreprise indiquent que SpaceX viserait désormais une capacité opérationnelle pour un alunissage habité en septembre 2028. Ce planning interne placerait auparavant une démonstration de ravitaillement en orbite en 2026 et un alunissage non habité en 2027.

Au-delà d’Artemis III, la NASA prévoit d’installer la station Gateway en orbite lunaire et d’enchaîner d’autres missions habitées vers la fin des années 2020. Une partie de ces missions reposera sur plusieurs atterrisseurs commerciaux, en complément de Starship HLS.

Une architecture américaine largement portée par le secteur privé

Le choix d’un atterrisseur développé par une entreprise est un élément central de la stratégie américaine. Starship HLS suppose une succession d’essais en vol, des opérations de ravitaillement orbital à grande échelle et des démonstrations d’atterrissage avant d’emmener un équipage. La réussite de ces étapes déterminera la tenue du calendrier.

La Chine : continuité robotique et objectif habité avant 2030

La Chine a installé un rythme régulier de missions automatiques. Chang’e-6 a rapporté en 2024 des échantillons provenant de la face cachée de la Lune, un jalon scientifique et technique important pour Pékin.

Les missions suivantes, Chang’e-7 puis Chang’e-8, sont annoncées pour la seconde moitié des années 2020 avec l’accent sur le pôle Sud lunaire, l’exploration des ressources et des tests technologiques en vue d’une présence plus durable.

Pour l’alunissage habité, la Chine maintient un objectif avant 2030. Le schéma annoncé repose sur un nouveau lanceur lourd (Longue Marche-10), un vaisseau habité (Mengzhou) et un module lunaire (Lanyue). Le plan prévoit deux lancements pour assembler l’ensemble en orbite lunaire, puis la descente de deux astronautes vers la surface. Les essais progressifs de ces systèmes doivent se dérouler dans la seconde moitié des années 2020.

Deux calendriers proches, des incertitudes différentes

Les États-Unis disposent déjà d’un lanceur lourd opérationnel et d’un vaisseau habité qualifié pour l’espace lointain, mais l’atterrisseur reste à démontrer en vol. La Chine, de son côté, n’a pas encore fait voler son nouveau lanceur ni son atterrisseur habité, mais elle s’appuie sur une série de missions robotisées réussies et une trajectoire annoncée à moyen terme.

Les deux programmes doivent encore franchir des étapes techniques sensibles. Aux États-Unis, la cadence d’essais de Starship et la réussite du ravitaillement orbital sont décisives. En Chine, la validation du lanceur Longue Marche-10 et de l’atterrisseur habité conditionnera la fenêtre 2029-2030.

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