L’Union européenne remet la question technologique au centre de ses discussions avec Pékin. Plusieurs responsables européens souhaitent conditionner certains accès au marché à des exigences plus strictes envers les entreprises chinoises, notamment sur le partage de savoir-faire dans des secteurs clés. Cette orientation traduit un changement de ton assumé : l’UE cherche à corriger un déséquilibre devenu difficile à ignorer.
Technologies chinoises et stratégie industrielle européenne
Les réflexions en cours au sein des institutions européennes portent sur les moyens de rééquilibrer la relation économique. Bruxelles travaillerait sur des mécanismes permettant d’exiger des transferts de technologie lors de projets impliquant des entreprises chinoises profitant d’avantages publics ou d’un accès privilégié au marché européen. Ce type d’exigence est encore à l’étude, mais l’idée a progressé ces derniers mois au point d’être discutée par plusieurs États membres, notamment au niveau des Conseils dédiés au commerce.
Le débat s’est intensifié à mesure que la Chine a renforcé ses positions dans plusieurs domaines industriels stratégiques, de l’électronique avancée aux équipements pour les énergies renouvelables. L’UE cherche désormais à réduire sa dépendance et à préserver sa capacité d’innovation en imposant davantage de réciprocité dans ses relations économiques avec Pékin.
Chine : un modèle de rattrapage technologique qui inspire l’UE
La volonté européenne de conditionner certains accès au marché fait écho à une méthode que la Chine a elle-même largement utilisée. Pendant plusieurs années, Pékin a imposé à de nombreuses entreprises étrangères, notamment dans l’automobile et le numérique, des partenariats obligatoires et des transferts de technologie pour pouvoir opérer localement. Cette approche a contribué à accélérer la montée en compétence de son industrie, ce que rappellent aujourd’hui plusieurs responsables européens pour justifier une évolution de leur propre position.
L’UE ne dispose pas encore d’un dispositif harmonisé. Les discussions portent autant sur la faisabilité juridique que sur les secteurs concernés. Certains États membres souhaitent cibler les domaines où les investissements chinois sont les plus sensibles, tandis que d’autres appellent à une approche plus large pour renforcer la souveraineté industrielle européenne. Il pourrait être envisagé que des secteurs comme les batteries, les semi-conducteurs ou les infrastructures numériques fassent partie des priorités, mais rien n’est tranché.
La dynamique actuelle montre néanmoins une convergence : les Européens veulent obtenir davantage de garanties lorsque des entreprises chinoises accèdent à des marchés stratégiques ou bénéficient de fonds publics européens. Ce mouvement s’ajoute aux outils déjà mis en place pour surveiller les subventions étrangères ou protéger les infrastructures critiques.




Méthode très dicutable mais comme la Chine l’a fait avant, c’est de bonne guerre !