Côte d'Ivoire : Debordo condamné à 12 mois de prison avec sursis et une amende

Le tribunal de première instance d’Abidjan a prononcé une peine de 12 mois de prison avec sursis à l’encontre de Debordo Leekunfa, assorti d’une amende de 5 millions de francs CFA. Cette décision judiciaire intervient après l’interpellation de l’artiste le 13 novembre 2025, dans le cadre de deux affaires distinctes qui ont alimenté les débats sur les réseaux sociaux ivoiriens.

Les juges ont retenu contre le chanteur des accusations de diffamation et d’invectives proférées via les plateformes numériques à l’encontre de son confrère Kerozen DJ. Le tribunal a également statué sur une rupture de contrat concernant un spectacle prévu le 5 juillet 2025 en France, organisé par Nama Bouaké Productions. L’artiste n’avait pas honoré ses engagements contractuels avec la structure de production, provoquant un préjudice commercial.

Debordo Leekunfa : parcours d’une figure du coupé-décalé ivoirien

Debordo Leekunfa, de son vrai nom Patrice Gnamien Konan, s’est imposé comme l’une des voix majeures du coupé-décalé, ce courant musical urbain qui a conquis l’Afrique de l’Ouest au début des années 2000. Avec des tubes populaires qui résonnent dans les maquis d’Abidjan et au-delà des frontières ivoiriennes, le chanteur a su fidéliser un public nombreux grâce à son style énergique et ses collaborations avec d’autres figures du showbiz local. Sa carrière, ponctuée de succès commerciaux et de prestations scéniques remarquées, lui a valu une notoriété certaine sur la scène musicale ivoirienne. Cette position d’artiste reconnu rend d’autant plus surprenante sa comparution devant le tribunal d’Abidjan pour des faits impliquant des manquements professionnels et des propos jugés diffamatoires.

La justice ivoirienne sanctionne les infractions liées aux réseaux sociaux

Lors du procès, deux éléments ont pesé dans la balance : les publications numériques incriminées et la non-exécution du contrat avec la structure de production. Toutefois, le dénouement judiciaire a été marqué par des gestes de clémence de la part des plaignants. Kerozen DJ a choisi d’accorder son pardon à Debordo et a plaidé auprès du tribunal pour sa libération, démontrant ainsi une volonté d’apaisement entre les deux artistes. De son côté, Nama Bouaké, dirigeant de Nama Bouaké Productions, a décidé de ne pas réclamer de dommages et intérêts malgré le préjudice moral et financier subi suite à l’annulation du concert français.

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