La région du Maghreb fait face à des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents et intenses, qui mettent sous pression les ressources en eau douce. La combinaison de la baisse des nappes phréatiques, de l’urbanisation rapide et de la demande croissante pour l’agriculture accentue la nécessité de solutions innovantes pour garantir l’approvisionnement en eau potable. Dans ce contexte, le dessalement de l’eau de mer s’impose comme un levier stratégique pour plusieurs pays de la région.
Maroc : le dessalement comme pilier de la stratégie hydrique nationale
Le Maroc a placé le dessalement au cœur de sa politique de gestion de l’eau. Le gouvernement a intégré cette technologie dans son Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, en multipliant les projets de grande envergure. Selon les prévisions de Renub Research rapportées par Maghreb Emergent; le marché marocain du dessalement devrait quasiment doubler pour atteindre 850 millions de dollars en 2033, contre 400 millions en 2024. Cette progression est motivée par la nécessité de sécuriser l’eau pour les populations urbaines et les exploitations agricoles, alors que les périodes de sécheresse se multiplient et que les réserves souterraines s’amenuisent. À l’horizon 2030, le pays vise une capacité annuelle de production de 1,7 milliard de mètres cubes d’eau dessalée.
Algérie : lancement de projets d’usines de dessalement
L’Algérie mise également sur le dessalement pour répondre aux pressions hydriques. Les autorités ont annoncé un plan ambitieux visant à construire plusieurs usines de grande taille. Actuellement, cinq stations majeures sont en cours de réalisation, avec des investissements jugés colossaux pour renforcer l’approvisionnement en eau des zones urbaines et agricoles.
Cette dynamique traduit la volonté du pays d’élargir sa capacité de production d’eau dessalée pour mieux faire face aux défis liés à la sécheresse et à la croissance démographique. Les projets en cours au Maroc et en Algérie traduisent une montée en puissance des investissements dans le dessalement au Maghreb. Cette orientation pourrait transformer la manière dont la région gère ses ressources hydriques, en réduisant la dépendance aux nappes souterraines et aux importations d’eau.



