Dette « cachée » du Sénégal : l’ex-président Macky Sall sollicite des éclaircissements du FMI

L’équipe juridique de l’ancien chef de l’État Macky Sall a transmis au Fonds monétaire international une série de questions portant sur l’origine et la fiabilité du montant attribué à la dette publique non déclarée. Les avocats souhaitent obtenir des précisions sur la manière dont les 7 milliards de dollars, évoqués dans plusieurs rapports récents, ont été établis et validés rapporte RFI dans un récent rapport. Leur initiative vise à comprendre le degré d’implication du FMI dans la confirmation de ce chiffre, ainsi que les sources utilisées pour étayer cette estimation.

Les interrogations soulevées par les avocats de l’ex-président

Le cabinet FTMS, qui représente Macky Sall, indique avoir identifié des erreurs de méthodologie dans le rapport qui attribue au pays une dette non déclarée évaluée à 7 milliards de dollars. Selon les avocats, certaines données utilisées pour établir cette estimation n’auraient pas été vérifiées de manière adéquate par la Cour des comptes, à l’origine du rapport qui évoque ce montant (rfi.fr).

Le cabinet demande au FMI de clarifier si la validation du chiffre résulte d’un audit conduit par l’institution ou si elle s’appuie exclusivement sur des documents fournis par l’administration sénégalaise. Les avocats souhaitent également obtenir les pièces ayant servi à confirmer ce montant et ont sollicité un entretien avec un représentant du FMI afin d’examiner le dossier.

Rappel des éléments déjà connus

La notion de dette cachée renvoie aux engagements financiers qui n’apparaissaient pas dans les statistiques officielles de l’État. Au Sénégal, la Cour des comptes a estimé ce volume à environ 7 milliards de dollars pour la période 2019-2023. Les montants en question proviennent de transactions, contrats ou passifs qui n’auraient pas été intégrés dans le circuit comptable central, bien que certains remboursements aient été traités par le Trésor. Cette situation a conduit à une révision du ratio dette-publique/PIB et à une demande d’éclaircissements auprès du FMI, chargé d’expliquer comment l’institution a validé ou consolidé ce chiffre. Dans un précédent article nous indiquons que l’ancien président considère l’expression dette cachée comme un « non sens ». Il soutient que les mécanismes habituels de supervision — notamment ceux de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest et les contrôles budgétaires nationaux — rendent improbable l’existence d’un tel volume d’engagements non recensés.

Attente de précisions du Fonds monétaire international

La réponse du FMI est attendue sur plusieurs points : l’origine exacte des données ayant permis de confirmer les 7 milliards de dollars, la nature de l’analyse effectuée par l’institution et les documents utilisés pour étayer cette confirmation. Les avocats souhaitent accéder à ces éléments afin d’examiner les bases factuelles du montant avancé.

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