Entre Trump et Poutine, la Syrie joue à l'équilibre

Le président syrien Ahmad al-Chareh s’apprête à franchir une étape inédite en se rendant à la Maison Blanche ce lundi pour rencontrer Donald Trump. Il s’agira du premier déplacement officiel d’un chef d’État syrien à la Maison Blanche depuis plus d’une décennie, rapporte Reuters. Cette visite intervient quelques semaines seulement après un déplacement officiel à Moscou où il a rencontré Vladimir Poutine. La délégation syrienne espère que ce voyage renforcera sa position diplomatique, tandis que Washington voit là une opportunité pour promouvoir la stabilité dans la région. Cette visite s’insère dans un effort de la Syrie pour ménager ses relations entre grandes puissances et étendre son influence internationale.

Un rapprochement inédit avec Washington

D’après la porte parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, le dialogue prévu entre Ahmad al-Chareh et Donald Trump se concentre sur la sécurité et la reconstruction nationale. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani a indiqué que les discussions porteront sur la lutte contre les groupes extrémistes et sur les initiatives visant à reconstruire les infrastructures détruites par des années de guerre. Cette rencontre intervient alors que Damas cherche à restaurer ses capacités économiques et sociales, dans une situation marquée par une fragilité persistante.

La Maison Blanche, par l’intermédiaire de Karoline Leavitt, a estimé que la Syrie avait progressé vers la réconciliation et la paix. Si les pourparlers aboutissent, ils pourraient ouvrir la voie à des coopérations sur des projets de développement, d’aide humanitaire et de sécurité régionale. L’administration américaine met l’accent sur l’importance de ce déplacement dans la promotion d’une diplomatie constructive, tandis que la Syrie vise à profiter de cette ouverture pour renforcer sa légitimité internationale.

Entre Moscou et Washington, la voie de l’équilibre

Ce voyage aux États-Unis fait suite à une visite récente du président syrien en Russie, où il a rencontré Vladimir Poutine. Au cours de cet entretien, Ahmad al-Chareh a confirmé que la Syrie respecterait les engagements existants tout en souhaitant ajuster certains aspects de la coopération, notamment militaire et économique. La présence russe reste ainsi déterminante, avec des bases stratégiques et des investissements majeurs dans l’énergie et les infrastructures.

Cette double approche reflète la volonté de Damas de naviguer avec prudence entre les deux grandes puissances. La Russie continue de jouer un rôle central dans la sécurité syrienne, tandis que les États-Unis offrent des perspectives économiques et diplomatiques nouvelles. L’équilibre recherché permet à la Syrie de ne pas se retrouver dépendante d’un seul partenaire tout en maximisant les avantages de chacun.

Les relations simultanées avec Moscou et Washington pourraient aussi influencer les négociations régionales et la gestion des zones frontalières, ainsi que le rôle des acteurs non étatiques. Cette stratégie témoigne d’une approche pragmatique, où la diplomatie s’articule autour du maintien de la souveraineté et de la reconstruction du pays.

La visite de la Maison Blanche pourrait donc marquer le début d’une nouvelle phase dans la politique extérieure syrienne. Ahmad al-Chareh semble vouloir conjuguer sécurité, développement et reconnaissance internationale, tout en maintenant des relations solides avec la Russie. Cette démarche traduit une volonté de Damas de participer activement à la stabilisation du Proche-Orient tout en consolidant sa position sur la scène mondiale.

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