L’accueil de ressortissants ouest-africains expulsés du territoire américain aura finalement porté ses fruits pour Accra. Les États-Unis viennent d’annoncer la suppression des droits de douane de 15 % sur le cacao et plusieurs produits agricoles ghanéens, une décision qui devrait rapporter 60 millions de dollars supplémentaires chaque année au deuxième producteur mondial de fèves.
Le ministre des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a confirmé le 24 novembre 2025 que Washington avait officiellement notifié son gouvernement de cette mesure, effective depuis le 13 novembre par décret du président Donald Trump. Outre le cacao, les noix de cajou, avocats, bananes, mangues, plantains, ananas, noix de coco, gingembre et piments bénéficient désormais d’un accès facilité au marché américain.
Cacao ghanéen : 78 000 tonnes annuelles vers le marché américain
Avec des exportations moyennes de 78 000 tonnes métriques de fèves vers les États-Unis et un cours actuel de 5 300 dollars la tonne, le secteur cacaoyer ghanéen constitue le principal bénéficiaire de cet allègement fiscal. Le ministre Ablakwa a souligné que son pays accueillait favorablement cette décision, rappelant que les États-Unis demeurent le premier importateur mondial de chocolat et de produits dérivés du cacao.
La chronologie des événements ne laisse guère de place au doute quant à l’existence d’un accord entre les deux capitales. Depuis l’arrivée au pouvoir de l’administration Trump, Washington a multiplié les restrictions migratoires et les pressions sur les pays africains pour qu’ils acceptent le retour de leurs ressortissants en situation irrégulière. Le Ghana du président John Dramani Mahama a choisi la coopération, acceptant d’accueillir des dizaines de personnes expulsées, à condition qu’il s’agisse exclusivement de ressortissants ouest-africains. En contrepartie, les restrictions sur les visas américains imposées en juillet ont été levées fin septembre.
Samuel Okudzeto Ablakwa reconnaît l’accord migratoire avec Washington
Si le chef de la diplomatie ghanéenne avait d’abord nié toute contrepartie, affirmant mi-septembre que son pays n’avait « ni reçu ni cherché à obtenir une quelconque compensation », il a finalement reconnu début octobre sur TV3 Ghana la réalité des négociations : « Ils nous ont demandé de les aider à gérer le problème migratoire », a-t-il admis, précisant que les discussions avaient également porté sur l’extension de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) et la révision des tarifs douaniers.
Cette stratégie de coopération place le Ghana en position avantageuse par rapport à d’autres pays africains confrontés aux mêmes pressions américaines. Cinquième nation africaine en nombre de visas américains délivrés, avec plus de 34 000 laissez-passer en 2024, Accra avait beaucoup à perdre d’un bras de fer avec Washington. Le marché américain représentait en 2023 la quatrième destination des exportations ghanéennes, pour un montant de 1,2 milliard de dollars.
Selon Jeune Afrique, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, bénéficie également de cette levée des barrières tarifaires américaines, offrant un répit bienvenu aux deux géants ouest-africains de la filière, confrontés à des récoltes décevantes et aux effets du changement climatique sur leurs plantations. Mais pour l’heure aucune confirmation du côté ivoirien.




Si ce n’est un chantage d’Etat des USA ; ça y ressemble.
Cette pratique est détestable à tout point de vue.
La loi du plus fort étant toujours la meilleure. L’hégémonie de l’oncle Sam est sans mesure sous la nouvelle administration Trump.
Cherchez l’erreur