Gazoduc Maghreb-Europe : nouvelle crispation autour de l’Algérie

La question du Gazoduc Maghreb-Europe revient au premier plan après la publication d’informations indiquant que l’Algérie aurait refusé une requête espagnole visant à réactiver cette infrastructure. Ce refus, relayé par OKDiario, intervient dans un climat marqué par des échanges diplomatiques sensibles entre Madrid, Alger et Rabat.

Avant d’aborder ce nouvel épisode, il est utile de rappeler brièvement que le Gazoduc Maghreb-Europe, mis en service à la fin des années 1990, reliait les champs gaziers algériens à l’Espagne en traversant le Maroc. Ce tracé par voie terrestre offrait une route d’approvisionnement complémentaire à la liaison sous-marine Medgaz. La fin du contrat de transit entre Alger et Rabat en 2021 a mis un terme à cette circulation, ce qui a modifié les équilibres énergétiques régionaux et ouvre la voie aux tensions rappelées par les développements récents.

Relations Algérie-Espagne et gestion du flux énergétique

Selon OKDiario, des demandes auraient été formulées pour une réouverture du GME afin de diversifier l’acheminement du gaz vers l’Europe. Les autorités algériennes auraient qualifié ces sollicitations d’irréalisables, soulignant leur position de fermeture depuis l’arrêt du transit. La même source rajoute que la détérioration des relations entre l’Algérie et l’Espagne remonte à la décision de Pedro Sánchez d’apporter son appui à la proposition marocaine concernant le Sahara occidental, ce qui aurait entraîné la suspension d’échanges économiques bilatéraux.

La même source indique aussi que l’Algérie aurait averti Madrid qu’elle s’opposerait à l’introduction sur son territoire de gaz susceptible d’être ensuite redirigé vers le Maroc, que ce soit via Medgaz ou par transport maritime. Ces éléments ne sont pas corroborés par d’autres sources indépendantes mais font partie du récit relayé par le média espagnol.

Flux énergétiques entre Espagne et Maroc, et montée en activité

Le média rapporte qu’après la fermeture du GME, le Maroc a obtenu l’autorisation de l’Espagne d’inverser le sens d’écoulement pour importer du gaz regazéifié sur le sol espagnol. Cette opération, confirmée à l’époque par les autorités espagnoles, repose sur l’achat de GNL par Rabat sur les marchés internationaux et sur une vérification systématique de l’origine des cargaisons par Enagás, gestionnaire du réseau gazier espagnol.

La Corporation des réserves stratégiques de produits pétroliers (Cores) constate une progression continue des volumes envoyés de l’Espagne vers le Maroc, ce qui place désormais Rabat parmi les principales destinations du gaz espagnol. OKDiario relate également que des cargaisons de diesel en provenance du Maroc ont été importées au premier semestre 2022, avant l’arrêt de ces flux lorsque des médias ont évoqué la possibilité qu’une partie de ce carburant puisse être d’origine russe, ce qui contreviendrait aux sanctions européennes. Cette hypothèse n’a pas été officiellement confirmée.

La même publication avance que Pedro Sánchez aurait choisi d’encourager davantage les entreprises espagnoles à investir au Maroc après la suspension des échanges commerciaux avec l’Algérie, sans fournir de documents officiels permettant de vérifier cette orientation.

Une infrastructure immobilisée et des positions figées

Entre les demandes de réactivation du GME attribuées aux partenaires européens de l’Espagne, la montée en puissance des flux énergétiques entre Madrid et Rabat, et la fermeté présumée d’Alger, le dossier du Gazoduc Maghreb-Europe cristallise de nouvelles tensions. Les informations relayées par OKDiario montrent que les divergences persistent autour de cette infrastructure stratégique restée inactive depuis 2021.

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