Libéré de prison, l'arnaqueur de Tinder s'en prend à Netflix

À peine sorti de détention, Simon Leviev lance une offensive judiciaire contre la plateforme de streaming qui a fait de lui l’un des escrocs les plus célèbres du monde. L’homme au centre du documentaire « L’arnaqueur de Tinder » a annoncé cette semaine son intention d’engager des poursuites contre Netflix, dénonçant ce qu’il qualifie de représentation mensongère de ses actes.

Cette déclaration intervient quelques jours seulement après sa libération d’un établissement pénitentiaire géorgien, où il était détenu depuis septembre dernier. Dans une interview accordée au média américain TMZ, Leviev affirme que les témoignages des trois femmes qui apparaissent dans le documentaire relèvent de la fabrication pure et simple.

Simon Leviev libéré de Géorgie après un accord judiciaire

Les autorités géorgiennes ont relâché le fraudeur présumé suite au retrait de la demande d’extradition allemande. Arrêté à l’aéroport de Batoumi en septembre sous mandat d’Interpol, Leviev risquait jusqu’à dix ans de prison en cas d’extradition vers l’Allemagne pour des accusations de fraude portées par une Berlinoise qui affirme avoir perdu 50 000 dollars.

Ses avocats, Sharon Nahari et Mariam Kublashvili, ont négocié un accord de plaider-coupable avec les procureurs allemands. Leviev a écopé d’une peine d’un an avec sursis, et l’ensemble des procédures engagées contre lui ont été closes. Ses représentants légaux ont déclaré avoir identifié des « failles juridiques importantes » dans le dossier d’accusation.

Son parcours d’escroc présumé a été exposé au grand public en février 2022 par le documentaire Netflix. Le film retrace comment l’homme de 35 ans, se faisant passer pour le fils du magnat du diamant Lev Leviev, aurait manipulé des femmes rencontrées sur l’application de rencontres Tinder entre 2017 et 2019. Utilisant jets privés, vêtements de luxe et hôtels cinq étoiles pour appuyer sa fausse identité, il aurait soutiré des sommes considérables à ses victimes en Norvège, Finlande et Suède. Netflix évalue le montant total des escroqueries à environ 10 millions de dollars.

Netflix et les victimes dans le viseur de l’escroc israélien

Leviev ne s’en prend pas uniquement à la plateforme de streaming. Il annonce également vouloir poursuivre Cecilie Fjellhøy, Pernilla Sjöholm et Ayleen Charlotte, les trois femmes dont les témoignages constituent l’ossature du documentaire. Selon lui, leurs récits seraient entièrement faux, tout comme les allégations ayant mené à son arrestation en septembre.

Cette contre-offensive juridique intervient alors que ses anciennes victimes présumées espéraient le voir enfin condamné. Pernilla Sjöholm, qui affirme avoir perdu 39 000 livres sterling dans l’arnaque, avait salué son arrestation de septembre en se déclarant « la plus grande fan de la police allemande ». Sa libération récente constitue une nouvelle déception pour celles qui réclament justice.

La bataille judiciaire que promet Leviev contre Netflix pourrait s’avérer complexe. La plateforme a construit son documentaire sur des échanges téléphoniques conservés par les victimes, des reconstitutions et des témoignages détaillés. Le film a rencontré un succès considérable auprès du public friand de récits criminels authentiques, propulsant l’affaire Leviev au rang des scandales numériques les plus médiatisés de ces dernières années.

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