Les inquiétudes autour de la confidentialité numérique viennent de franchir un nouveau cap au Maghreb. Plusieurs organisations de défense des consommateurs alertent sur l’exploitation présumée de données sensibles via certains modèles de smartphones Samsung vendus dans la zone du Maghreb. Une polémique qui prend de l’ampleur face à la sensibilité géopolitique de la région et à l’hostilité de larges franges de la société civile envers l’État d’Israël.
Pour les utilisateurs des séries Samsung A et M commercialisées en Libye, Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie, un détail passé inaperçu pourrait être lourd de conséquences : ces appareils contiennent par défaut une application nommée AppCloud. Développée par la société israélienne ironSource, elle serait au cœur d’un vaste système de collecte de données personnelles. Des ONG comme la libanaise SMEX rappellent que cette application n’est ni clairement signalée ni accompagnée d’une politique de confidentialité accessible, ce qui empêcherait l’utilisateur de connaître l’ampleur des informations recueillies.
Maghreb – Samsung & ironSource : collecte de données personnelles et risques numériques
Les premiers constats relayés par les associations indiquent que AppCloud capterait des informations biométriques telles que les empreintes digitales et éléments de reconnaissance faciale, ainsi que des données de géolocalisation, l’adresse IP de l’appareil et les habitudes d’utilisation des applications. La situation intrigue davantage car cette application ne serait pas intégrée aux mêmes modèles vendus en Europe ou aux États-Unis.
Cette spécificité commerciale alimente les hypothèses selon lesquelles une stratégie ciblée existerait à l’égard du marché arabe, même si Samsung n’a pour l’heure pas fourni d’explications détaillées sur cette différence de traitement. Le flou contractuel renforce la controverse. Les conditions générales de Samsung évoquent la possibilité d’applications tierces mais ne mentionnent ni AppCloud ni ironSource. Les critiques rappellent par ailleurs que ironSource traîne un passé controversé dans le secteur de la publicité numérique, notamment pour son usage d’installateurs intrusifs et de mécanismes de collecte de données concernant parfois des mineurs.


