Les récents travaux de l’Inspection générale des finances (IGF) ont ravivé les débats sur la gestion des ressources publiques au Maroc. Les documents consultés montrent que des montants importants ont été engagés dans des études dont l’utilité reste difficile à établir. Ces constats ont mis en avant des pratiques qui interrogent la gouvernance de plusieurs établissements publics.
Avant ces révélations, il est utile de rappeler que les audits servent avant tout à vérifier la fiabilité des procédures internes, à identifier des dysfonctionnements et à établir un diagnostic précis pour améliorer la gestion. Ils permettent généralement d’obtenir une vue directe sur l’usage réel des ressources. C’est dans cet esprit que les conclusions récentes de l’IGF prennent tout leur sens et renforcent la nécessité d’un suivi rigoureux.
Études publiques au Maroc : des dépenses importantes et des justificatifs insuffisants
Les audits menés par l’IGF portent sur treize établissements et entreprises publics ayant signé des contrats d’expertise avec différents bureaux d’études, marocains et étrangers. Une partie des missions financées concerne des analyses ou des prestations dont la pertinence n’est pas démontrée de manière claire. Certains travaux reprennent des contenus existants, ce qui laisse apparaître des cas de plagiat.
Selon des informations d’Hexpress, il est également mentionné que des budgets évalués à plusieurs milliards de dirhams ont été absorbés par des études qualifiées de « fictives » par des sources proches du dossier. Les documents ne précisent pas l’ampleur exacte de ces irrégularités, mais ils soulignent que plusieurs prestations manquent d’éléments permettant de justifier leur financement.
Un autre élément relevé concerne la répétition des missions : des études similaires auraient été commandées à plusieurs reprises par différentes entités, sans coordination apparente. Cela pose la question de la cohérence entre les besoins réels des structures publiques et les prestations effectivement commandées.
Bureaux d’études au Maroc : une récurrence dans l’attribution des contrats et des soupçons de collusion
L’un des aspects marquants du rapport est la concentration des contrats entre les mains d’un nombre limité de prestataires. Un bureau d’études en particulier apparaît comme bénéficiaire de contrats dans cinq établissements publics au cours des quatre dernières années. Cette situation laisse penser qu’il pourrait exister des relations privilégiées entre certains responsables publics et ce prestataire spécifique, même si les rapports ne confirment pas formellement l’existence d’un accord illicite. Les auditeurs évoquent également la possibilité de favoritisme, en raison de la fréquence des contrats accordés aux mêmes structures et de la répétition de missions similaires.



