Mines en Centrafrique : la Chine met en garde ses citoyens

La présence de travailleurs chinois dans les sites aurifères centrafricains suscite une nouvelle réaction officielle de Pékin. L’ambassade de Chine à Bangui a diffusé cette semaine un avertissement direct à ses ressortissants, évoquant des risques graves liés au travail dans les mines d’or du pays. L’appel intervient alors que l’or attire de plus en plus d’acteurs étrangers et locaux, sur fond d’insécurité persistante dans plusieurs régions.

Centrafrique, mines d’or et sécurité : un message inhabituel de Pékin

Dans son communiqué daté du 21 novembre 2025, l’ambassade chinoise déconseille aux citoyens chinois de se rendre sur les sites aurifères centrafricains pour y travailler ou y investir de manière informelle. Elle évoque une multiplication d’incidents de sécurité visant des ressortissants chinois, notamment des enlèvements, des attaques armées et des homicides sur ou autour de zones minières.

Le texte met aussi en avant des cas de confiscation de passeports ou d’autres documents d’identité. Selon l’ambassade, cette pratique peut placer des travailleurs dans une situation de dépendance totale vis-à-vis d’employeurs, d’intermédiaires ou de groupes armés présents dans certaines zones minières. Elle parle d’un risque de travail forcé, utilisant l’expression d’« esclaves des mines ».

Les autorités chinoises ne donnent pas de chiffre sur le nombre de ressortissants concernés. Elles rappellent toutefois que les déplacements hors de Bangui restent jugés dangereux pour les étrangers, en raison de la présence de groupes armés et de la faiblesse de l’encadrement administratif dans des régions minières éloignées.

Richesses du sous-sol centrafricain et ruée vers l’or : un secteur sous tension

La Centrafrique dispose d’un sous-sol riche en ressources minières, dont l’or et le diamant constituent les principales bases de l’activité extractive. Le pays possède aussi des gisements identifiés d’uranium, de cuivre, de fer, de manganèse et d’autres minerais, encore peu ou pas exploités à grande échelle.

Cette richesse, largement exploitée de façon artisanale, attire depuis des années des acteurs venus d’horizons variés. Le secteur reste marqué par une forte informalité, une régulation inégale et des circuits parallèles d’exportation. Des organisations de suivi des industries extractives notent que l’or et le diamant figurent parmi les ressources les plus concernées par ces dynamiques.

L’avertissement de l’ambassade chinoise renvoie aussi à des précédents violents. En mars 2023, neuf ressortissants chinois avaient été tués lors d’une attaque sur un site minier près de Bangui, un épisode qui avait déjà conduit Pékin à recommander la prudence à ses citoyens.

Au fil des mois, la hausse de l’attrait pour l’or et l’arrivée de nouveaux travailleurs étrangers ont contribué à intensifier la concurrence sur certains sites, tout en exposant davantage les personnes engagées dans cette activité aux risques liés à l’insécurité locale et aux réseaux illégaux, comme le souligne le communiqué.

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