À Abuja, l’ancien chef d’état-major de l’armée nigériane, le général à la retraite AbdulRahman Dambazau, a mis en garde contre de possibles velléités américaines d’installer une base militaire au Nigeria. Ses déclarations interviennent alors que les relations entre Washington et Abuja traversent une période de tensions. L’ex-ministre de l’Intérieur estime que des acteurs étrangers cherchent à exploiter les divisions religieuses du pays. Il appelle à la vigilance face aux manœuvres susceptibles de fragiliser davantage la stabilité nationale.
Soupçons d’ingérence et avertissement sur les intentions américaines
Lors d’une allocution à Abuja devant le Just Friends Club of Nigeria, le général Dambazau a évoqué la possibilité que les États-Unis envisagent une présence militaire directe sur le sol nigérian. Selon lui, certaines prises de position récentes de responsables américains et de figures religieuses dénonçant une supposée persécution des chrétiens pourraient faire partie d’une stratégie plus large destinée à renforcer l’influence étrangère. L’ancien haut gradé s’est interrogé sur l’efficacité réelle de la présence américaine au Niger voisin, où deux bases sont implantées depuis plus d’une décennie sans amélioration significative de la sécurité régionale. Pour lui, l’expérience nigérienne montre que Washington privilégie avant tout la défense de ses propres intérêts stratégiques.
Dambazau a averti que certaines élites nigérianes pourraient contribuer involontairement à cette dynamique en relayant les discours extérieurs. Il a insisté sur la nécessité de préserver la souveraineté du pays et de ne pas se laisser entraîner dans des alliances imposées par la peur ou par la pression diplomatique. À ses yeux, la lutte contre le terrorisme dans le Sahel et le bassin du lac Tchad exige une réponse concertée entre nations africaines plutôt qu’un accroissement de la dépendance à des puissances étrangères.
La guerre des mots entre Abuja et Washington
Ces déclarations interviennent peu après les propos du président américain Donald Trump, qui a menacé de « prendre des mesures » contre le Nigeria, accusé de ne pas protéger les chrétiens contre des attaques. Il a même évoqué la possibilité d’une action militaire et suspendu une partie de l’aide américaine au pays. Le Nigeria a vivement rejeté ces accusations, affirmant que la violence touche toutes les communautés, sans distinction de religion. Le gouvernement a dénoncé des affirmations « infondées » et rappelé que des mosquées, des églises et des chefs traditionnels ont été également ciblés par des groupes armés. Abuja soutient que la crise sécuritaire est liée à des causes multiples — terrorisme, conflits fonciers, criminalité organisée — et ne saurait être réduite à un affrontement confessionnel.
Le général Dambazau partage cette analyse. Il estime que présenter les attaques comme dirigées contre un seul groupe religieux risque d’aggraver les fractures internes et de servir les ambitions extérieures. Pour lui, la véritable menace vient de l’exploitation des divisions nationales à des fins géopolitiques. Il a exhorté les Nigérians, toutes confessions confondues, à faire bloc contre la violence plutôt qu’à se laisser instrumentaliser par des acteurs extérieurs.
Les propos du général interviennent dans un climat de méfiance croissante vis-à-vis des grandes puissances. Alors que les États-Unis cherchent à repositionner leur stratégie en Afrique de l’Ouest après la fermeture de leurs bases au Niger, plusieurs observateurs estiment qu’ils pourraient se tourner vers des partenaires régionaux plus stables pour maintenir une présence dans la zone sahélienne. Si cette hypothèse se confirmait, elle poserait la question du rôle du Nigeria dans la nouvelle architecture sécuritaire régionale.
Dambazau appelle à une réponse nationale forte, centrée sur la cohésion interne et le renforcement des capacités de défense locales. Selon lui, seule une stratégie portée par les Nigérians eux-mêmes pourra garantir une paix durable et empêcher toute instrumentalisation des crises internes par des puissances extérieures.




Washington: Meurtres des Chrétiens Nigerians.
Trump: je vais intervenir militairement.
Abuja: Serez-vous satisfait avec une base américaine au Nigeria?
Voila donc mon interpretation.
Une ingérence en flagrant délit, et Abuja essaie d’apaiser l’esprit « Cowboy ».
Incroyable!