Après des déclarations controversées sur la pratique de vaudou lors de la séance de tirs au but, le sélectionneur du Nigeria présente ses excuses au peuple congolais et au staff de la RDC.
Une élimination douloureuse et des accusations explosives
Le dimanche 16 novembre 2025 restera gravé dans les mémoires du football africain comme une soirée de haute tension. Au Stade Prince Héritier Moulay Hassan de Rabat au Maroc, la République démocratique du Congo a éliminé le Nigeria aux tirs au but (1-1 après prolongation, 4-3 aux tirs au but) lors de la finale des barrages africains pour la Coupe du monde 2026.
Cette défaite prive les Super Eagles d’une deuxième Coupe du monde consécutive, après avoir déjà manqué le rendez-vous qatari de 2022. Mais au-delà du résultat sportif, c’est l’attitude du sélectionneur nigérian Éric Chelle qui a fait polémique.
L’incident en zone technique
Juste après le penalty victorieux transformé par le défenseur lillois Chancel Mbemba, Éric Chelle s’est précipité vers la zone technique adverse, tentant de s’en prendre à un membre du staff congolais. L’ancien joueur de Valenciennes et Lens a été retenu de justesse par Sébastien Desabre, le sélectionneur français de la RDC, évitant ainsi que la situation ne dégénère complètement.
« Pendant toute la séance de tirs au but, le gars du Congo faisait du vaudou. À chaque fois. À chaque fois. C’est pour ça que j’étais un peu nerveux », a déclaré le technicien malien de 48 ans aux journalistes d’ESPN Africa. Il a ajouté, en mimant la scène : « Je ne sais pas si c’était de l’eau ou autre chose, mais il le lançait en l’air ».
Des propos qui ravivent un vieux débat
Ces accusations interviennent dans une situation particulièrement ironique. Lors de la dernière journée des éliminatoires contre le Bénin, les Nigérians avaient eux-mêmes lancé une phrase devenue virale : « Juju no dey play football » (Le vaudou ne joue pas au football), après une large victoire sur les Écureuils.
Les déclarations de Chelle ont immédiatement enflammé les réseaux sociaux et ravivé les débats sur les pratiques mystiques dans le football africain. Ces rituels, souvent associés à la sorcellerie sur le continent, demeurent un sujet sensible et controversé.
Le mea culpa d’Éric Chelle
Près de 24 heures après ses propos polémiques, Éric Chelle a fait machine arrière via une story Instagram. Le sélectionneur a présenté ses excuses et clarifié ses déclarations à chaud.
« Le football, c’est des émotions. Après le match, j’ai réagi à chaud à cause d’une altercation avec un membre du staff de la RDC qui tentait de venir dans ma zone technique », a-t-il expliqué sur son compte Instagram. « Je n’ai jamais voulu viser le peuple congolais ni leur staff, que je respecte. Déçu de notre élimination, mais fier de mes joueurs. Félicitations au Congo, qui a été meilleur. Leur public a montré une belle ferveur, tout comme le nôtre. On avance ensemble pour la suite. »
Une mission ratée pour Chelle
Nommé à la tête des Super Eagles en janvier 2025, Éric Chelle avait pour mission principale de qualifier le Nigeria pour la Coupe du monde 2026, qui se déroulera au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Cette élimination représente un échec cuisant pour le technicien, qui avait déjà vécu un moment difficile l’année précédente avec le Mali.
Lors des quarts de finale de la CAN 2024, le Mali s’était fait renverser par la Côte d’Ivoire (1-2), future championne. Sonné par cette élimination, Chelle avait dû être aspergé d’eau pour retrouver ses esprits, une scène qui avait marqué les observateurs.
Lors de la séance de tirs au but fatidique contre la RDC, trois joueurs nigérians ont échoué : Calvin Bassey, Moses Simon et Junior Ajayi.
La réaction de la Fédération nigériane
La Nigeria Football Federation a publié un communiqué officiel présentant ses excuses au président Bola Ahmed Tinubu et à l’ensemble du peuple nigérian.
« La défaite de dimanche contre la RD Congo lors de la finale des barrages africains à Rabat reste un moment de profonde tristesse pour le football nigérian. Pour une nation où les Super Eagles servent de symbole d’unité, d’espoir et de fierté collective, manquer la Coupe du monde pour la deuxième fois consécutive est une déception d’un poids et d’une profondeur émotionnelle considérables », peut-on lire dans le communiqué.
La RDC poursuit son rêve mondial
Pendant que le Nigeria digère cette élimination, la République démocratique du Congo savoure sa qualification pour les barrages intercontinentaux qui se dérouleront en mars 2026 au Mexique. Les Léopards participeront à un tournoi à six équipes issues de cinq continents différents, avec deux places qualificatives pour le Mondial à la clé.
Si elle parvient à franchir cet ultime obstacle, la RDC disputera sa première Coupe du monde depuis 1974, une attente de plus d’un demi-siècle pour le football congolais.
Un incident qui soulève des questions
Au-delà des excuses présentées par Éric Chelle, cet incident pose la question de la gestion émotionnelle dans le football de haut niveau et des limites à ne pas franchir, même dans la frustration d’une élimination. Les accusations de pratiques mystiques, particulièrement sensibles en Afrique, peuvent avoir des répercussions graves sur les relations entre équipes et fédérations.
L’avenir de Chelle à la tête des Super Eagles reste désormais incertain. Recruté avec l’objectif principal de qualifier le Nigeria pour la Coupe du monde, sa mission s’est soldée par un échec. Les prochaines semaines seront décisives pour déterminer si la Fédération nigériane maintiendra sa confiance en son sélectionneur ou si elle décidera de tourner la page.




Pour info, la danse du scalp n’est pas une pratique vaudoune
Eric Chelle! qu’il dégage.
Quand ils ont écrasé le Bénin, le temple du Vodou, par 4-0, que n’ont ils pas dit à notre sujet ?
Fuck off!