Les autorités russes ont annoncé l’ouverture de nouvelles poursuites visant Mikhaïl Khodorkovski, figure de l’opposition établie à l’étranger. Moscou l’a inscrit parmi les personnes accusées d’« activité terroriste ». Cette décision intervient alors que la Russie élargit ses actions judiciaires envers des personnalités critiques résidant hors du pays. Les services de sécurité l’associent à la création d’une structure hostile aux institutions russes. Les conséquences pourraient s’étendre à d’autres opposants vivant à l’étranger.
Procédure engagée et accusations formulées
Les services de renseignement russes ont indiqué avoir lancé une procédure pénale visant Mikhaïl Khodorkovski pour participation présumée à une organisation qualifiée de terroriste. Les autorités lient cette structure à des activités supposées destinées à affaiblir les institutions de l’État, notamment par un soutien à des groupes armés opérant aux côtés de l’Ukraine. La communication officielle évoque également des actions de recrutement et de financement qui seraient attribuées à des proches ou membres associés. Le FSB a précisé que des charges d’« appels publics » liés à des actes terroristes ont été ajoutées au dossier. Khodorkovski conteste ces accusations et les a jugées « infondées », selon ses déclarations relayées par des médias internationaux.
Installé à l’étranger depuis 2013 après sa sortie de prison, Khodorkovski a progressivement intensifié son engagement politique au fil des années, en s’exprimant régulièrement sur l’actualité russe et la guerre en Ukraine. Il a contribué à des initiatives de soutien aux opposants en exil et a participé à des événements publics en Europe, ce qui lui vaut une visibilité importante dans les cercles politiques et médiatiques hors de Russie. Sa position critique vis-à-vis des autorités l’a conduit à être considéré comme l’un des adversaires les plus connus du pouvoir russe au-delà des frontières.
Trajectoire d’un ancien magnat devenu opposant
Khodorkovski a longtemps été présenté comme l’un des entrepreneurs les plus influents de Russie, notamment à la tête du géant pétrolier Ioukos dans les années 1990. Son ascension économique s’est interrompue au début des années 2000, après son arrestation et sa condamnation pour fraude et évasion fiscale. Cette affaire a marqué un tournant dans sa vie publique. Il a ensuite passé plusieurs années en détention, avant d’être libéré en 2013. Peu après, il a quitté la Russie et s’est établi en Europe, où il a poursuivi ses activités via des organisations soutenant des militants et médias critiques à l’égard des autorités russes.
Cette évolution a contribué à en faire un symbole de l’opposition en exil, souvent invité dans des conférences et forums internationaux pour s’exprimer sur la situation politique en Russie. Les charges annoncées par Moscou visent également d’autres personnalités installées hors du territoire russe et critiques des décisions gouvernementales.



