La dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara occidental, adoptée vendredi, ravive le débat sur l’avenir du territoire. Le mandat de la MINURSO a été prolongé d’un an et le texte encourage des discussions en tenant compte de l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc. Ce point reste au cœur des tensions entre Rabat et le Front Polisario, qui revendique le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Le chef du gouvernement Polisario dans les territoires sahraouis, Buchraya Hamudi Beyoun s’est exprimé dans une interview à RTVE.
Position affirmée du Polisario
À la suite du vote onusien, le Front Polisario a réitéré son refus de toute démarche fondée sur ce qu’il considère comme une légitimation de l’occupation du territoire. Le mouvement indépendantiste maintient cependant qu’il est disposé à participer à des discussions encadrées par les Nations unies, à condition qu’elles ne reposent pas exclusivement sur l’initiative marocaine.
Lors d’une intervention à RTVE depuis les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, en Algérie, Buchraya Hamudi Beyoun, présenté comme chef du gouvernement du Polisario dans les territoires sahraouis, a affirmé que les représentants sahraouis peuvent envisager d’étudier les propositions mises sur la table, sous réserve qu’elles soient validées par la population sahraouie. Il a expliqué que toute issue envisagée devra être en accord avec la volonté collective des Sahraouis : autonomie, intégration au Maroc ou indépendance. Beyoun a également rappelé que le mouvement considère que seule une consultation populaire permettra de clore ce dossier de manière pacifique et durable.
Un différend qui se prolonge
Le dossier du Sahara occidental reste l’un des plus sensibles en Afrique du Nord. La question oppose depuis des décennies le Maroc, qui contrôle la majeure partie du territoire et met en avant son plan d’autonomie, et le Front Polisario, soutenu notamment par l’Algérie, qui défend un référendum d’autodétermination. Lors du vote récent au Conseil de sécurité mentionné plus haut, le plan marocain a reçu un appui diplomatique renforcé, accentuant les divergences avec le mouvement sahraoui. Ces éléments mettent en lumière la position exprimée par le Polisario à la suite de la résolution : ouverture conditionnelle mais rejet de toute approche excluant le choix direct du peuple sahraoui.
Dans son entretien, Beyoun a par ailleurs évoqué la dimension militaire du conflit en soulignant que l’affrontement prolongé n’a permis à aucune partie d’imposer une issue. Il a indiqué que le Maroc bénéficie du soutien de la France, d’Israël et des États-Unis, et a estimé qu’aucun règlement ne pourra être obtenu par la force, ni par la contrainte d’un modèle unique. Selon lui, seule une solution respectant le droit international et le principe de consultation démocratique mettra fin à la crise.



