Sénégal : Appel à la clarification autour des dossiers Fulbert Sambou et Didier Badji

L’Association pour la Protection des Droits Humains salue l’ouverture de l’instruction sur la mort de Fulbert Sambou et la disparition de Didier Badji, deux dossiers sensibles toujours en attente d’éclaircissements. L’organisation encourage la justice à poursuivre ses investigations jusqu’à leur aboutissement. Elle insiste aussi sur la nécessité d’une commission d’enquête dédiée aux violences politiques de 2021 à 2024. Une récente réponse gouvernementale concernant la prise en charge des enfants de Didier Badji relance par ailleurs les interrogations institutionnelles. L’évolution judiciaire reste suivie de près, notamment par plusieurs acteurs prêts à transmettre des documents pour approfondir le traitement de l’affaire.

Une instruction relancée et un appel à la persévérance judiciaire

L’Association pour la Protection des Droits Humains (APDH) affirme soutenir le travail engagé par la justice sénégalaise à la suite de l’ouverture d’une information judiciaire par le juge du 3ᵉ cabinet du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar. L’organisation estime que l’examen complet des faits entourant la mort de Fulbert Sambou et la disparition de Didier Badji constitue une étape essentielle pour répondre aux attentes des familles et de l’opinion publique. Elle se dit convaincue que seule une procédure menée sans interruption permettra d’établir les responsabilités et de fixer un cadre clair pour la suite du dossier. Ce positionnement intervient au moment où plusieurs voix, y compris des défenseurs des droits humains, souhaitent partager des éléments supplémentaires susceptibles d’alimenter une éventuelle future audience.

L’APDH en profite pour rappeler au ministère de la Justice la nécessité, selon elle, de créer une Commission d’Enquête Criminelle consacrée aux épisodes de répression politique ayant marqué la période 2021–2024. Cette recommandation intervient dans un contexte où plusieurs institutions locales et régionales avaient appelé à une documentation plus systématique des violences. L’association souligne que la décision du Conseil constitutionnel du 23 avril 2025 qualifiant certains faits d’imprescriptibles engage le Sénégal dans un cadre juridique renforcé. Une telle structure serait, selon elle, en mesure d’intégrer des contributions extérieures, dont celles que certains acteurs se disent prêts à fournir via une plateforme accessible par lien.

Une affaire inscrite dans un cadre institutionnel encore fragile

Le dossier trouve son origine dans la disparition du Sergent Fulbert Sambou et de Didier Badji, signalée le 19 novembre 2022. Le parquet avait alors communiqué sur des recherches menées immédiatement après le signalement, s’appuyant sur la géolocalisation des téléphones des deux hommes. Les appareils avaient été localisés successivement près des falaises du Cap Manuel, zone où les enquêteurs avaient découvert un filet de pêche, des appâts à base de crevettes ainsi que des chaussures appartenant aux disparus. Ces éléments matériels avaient orienté les premières hypothèses, mais sans permettre de reconstituer précisément les événements survenus ce soir-là. Cette chronologie, déjà documentée dans plusieurs rapports publics, continue d’être examinée à mesure que l’instruction progresse.

Parallèlement, la situation administrative de la famille Badji demeure un enjeu important. En novembre 2025, le député Guy Marius Sagna a rendu publique la réponse du gouvernement à sa question écrite concernant les droits des enfants de Didier Badji. Le ministère des Forces armées y reconnaît que la déclaration judiciaire de décès n’a pas encore été obtenue, alors qu’elle conditionne le versement du capital décès et l’ouverture des droits à pension. Cette précision relance les interrogations sur les délais procéduraux appliqués à cette affaire, d’autant plus que certaines dispositions légales pourraient être consultées via un lien institutionnel consacré aux procédures de reconnaissance de décès. La question de la protection sociale des ayants droit demeure, pour sa part, un volet étroitement surveillé par certains parlementaires et les familles des disparus.

L’APDH réaffirme pour finir son souhait de voir chaque étape menée jusqu’à son terme afin que les victimes et leurs familles bénéficient d’un traitement judiciaire complet et durable.

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